Chapitre 16

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Trois jours. Il nous restait trois jours avant de rendre les documents à Mr Only. Mais comment faire si Bruno et moi ne nous nous entendons plus ? Comment faire si j'ai bu l'antidote ? Je me souviens, c'était hier. Je l'avais bu d'un seul coup, trop peinée d'en savoir les conséquence. Une fois avoir bu, ma vision est devenue trouble. J'ai tangué, tombée et j'ai retrouvé Hope.

Mais, ce n'est pas tout : papa ne téléphone sans cesse à quelqu'un, toujours énervé. Et Blanche, je la surveille depuis un bon petit moment déjà. Ces disparitions m'empêchent de dormir, frustrée de ne pas savoir où elle va chaque nuits. Aussi, hier, je suis revenue à l'hôpital et suis descendue dans les caves. Là, j'avais trouvé une petite pièce bien cachée et j'ai découvert Aloyse, accrochée à un poteau. J'ai appelé à l'aide pour la sortir de là. Puis, une fois sûre qu'elle soit ramenée à la maison, je suis descendue encore plus bas et j'ai vu une porte blindée. De toutes mes forces, j'ai ouvert et j'ai vu Ludo, les yeux rouges. Je me suis précipitée vers lui et l'ai emmené à l'hôpital.

Voilà ma journée d'hier : crevante. J'ai retrouvé deux personnes et ai retrouvé mon meilleur monstre de mes cauchemars et me voilà seule à présent. Mais j'avais pensé à autre chose et j'y pense encore : si ma mère, Ysandre et moi avons un monstre, alors tout le monde en a un ? Même papa ? Même Aloyse ?

Tandis que je traverse les couloirs de la bibliothèque pour trouver un ordinateur, je trouve Bruno, assis derrière un écran, ses yeux allants d'un côté à l'autre. Je déglutis tellement fort que j'ai l'impression que tout le monde m'a entendu. Lentement, je fais mine de faire demi-tour, mais je sens déjà son regard noir dans mon dos.

- Viens.

Je ferme les yeux un instant, me retourne et me dirige vers lui. Veut-il me pardonner ? Mi-heureuse, je m'abaisse près de l'écran. C'est un plan de maison.

- Qu'est ce que...

- C'est celle de Mr Miker, me coupe-t-il comme si je n'avais rien dit. J'ai pris les infos que je connaissais et j'ai tout transmis là dessus.

J'écarquille les yeux. Amusée, je lance tandis qu'il fait glisser sa souris :

- Tu sais, tu pourrais lancer ta carrière dans l'informatique !

Il ne me répond pas, m'ignorant. Je rentre la tête dans les épaules.

- Il y a des caméras de surveillance, m'explique-t-il plus pour lui-même que pour moi. Il faudra faire attention.

Je soupire. Il faudra qu'on soit discret. Au moment où je commence à le dire, il me prend de devant.

- Il nous faut des tenues discrètes pour ne pas se faire repérer.

Il saute de son fauteuil, longe les couloirs en se dirigeant vers une dame. Il lui dépose les livres qu'il a choisit sous son nez et me lance :

- Tu ferais mieux de te préparer. Nous attaquons ce soir.

##

J'ai le cœur brisé. Depuis que j'ai parlé à Bruno à la bibliothèque, je ne broie que du noir. J'avance, las, dans les escaliers, le pas lourd. J'ai envie de hurler, de le serrer dans mes bras, qu'on redevienne amis...

Je veux que tout s'arrête.

Ma tête me prend de court. Alors je monte dans ma chambre, ferme la porte et pense, espérant trouver du confort dans mes mystérieux songes.

Alors que ma respiration se fait lente, je rouvre les yeux sur Bruno qui me lance un regard plus que noir. Plus que de la haine. Pire encore, on dirait qu'il m'oublie car je vois mes pieds devenir transparents.

Les HooperWhere stories live. Discover now