Les Hooper

Chapitre 5

Il est presque une heure de l'après midi lorsque je vais au rendez-vous. Bruno a insisté pour venir avec moi. Je sors de chez moi en faisant attention que tout le monde soit bien aller chez la voisine, Mme Turner. J'enfile mon gilet gris sur le dos et sors du jardin par l'arrière. Je suis sur la petite route qui mène à l'église du village. Je marche le plus lentement possible car j'ai peur. Peur de tout ce qui pourra m'arriver une fois là bas. Je dois y aller. Ou pour moi, ou pour ma famille. Je repense à Ysandre qui est seule à l'hôpital, faisant en sorte que je reçoive biens es rêves et que je ne vois plus Hope, le chien sans poils... Je regarde les petites maisons pas alignées mais très espacées avec de grands jardin verdoyant. Certains ont des toboggans ou des balançoires ou encore des piscines... Des chiens aboient sur mon passage et même des oies hurlent en se jetant sur la grille comme si j'étais une intruse.

Plus que quelques pas et je suis arrivée. Des spasmes secouent mes mains et mes jambes. Celles-ci ne veulent plus avancer si bien que je me force. Bruno sera avec toi ! Il t'aidera, c'est un bon copain ! Je m'arrête un instant, respirant l'air frais de la campagne. Soudain, on me touche l'épaule. Je pousse un cri de frustration. Ça y est... C'est eux, ils viennent me chercher, ils...

- Mais arrête de gigoter comme ça !

- Bruno ! m'exclamai-je en pivotant. Tu m'as fichu une de ses trouilles !

Il rentre ses lèvres, comme désolé.

- Oh... Je sais que c'est flippant... s'excuse-t-il.

Je fais un sourire rentré et l'entraîne vers la place de l'église. Là, tout est calme. Personne n'est là. Juste... L'église. Bruno hésite avant de s'asseoir sur une pierre plate. Je n'ose pas l'imiter, de peur que quelque chose nous arrive. Puis, il me fait signe de me mettre à côté de lui. Quoi que... Ce serait peut être plus rassurant si je reste près de lui. Alors je me décide et m'assois toute tremblante. Les minutes s'écoulent pendant que je sursaute à chaque fois qu'une voiture passe devant nous.

- C'est sûrement une farce, annonce enfin Bruno. Vient, allons-nous en avant que...

Une voiture noire s'arrête devant nous. Les vitres sont tintées et on peut remarquer qu'une des roues a été changée. La vitre de devant se baisse. C'est maintenant... C'est le moment, le jour... J'avale goulûment ma salive avant de m'approcher de la voiture, hésitante. Bruno m'attrape le bras. Je tourne la tête, respirant très fort.

- Tu ne vas pas... Monter dedans ?!

- N... Non ! Bien sûr que non ! bégayé-je en revenant vers Bruno en lui agrippant le bras.

Une fois la vitre baissée entièrement, une tête aux cheveux bruns attachés à l'arrière de son crâne apparaît. Des lunettes carrées ornent ses petits yeux marrons foncés. Il ouvre la portière découvrant une chaussure avec le drapeau de l'Angleterre dessus et un jean trop grand pour lui.

- Mlle Audier ? demande-t-il à mon adresse, les sourcils froncés.

Je secoue violemment la tête.

- N'ayez pas peur, continue-t-il en s'approchant à pas lourd. Je veux...

- Ne la touchez pas ! hurle Bruno en se plaçant devant moi, les mains derrière lui en signe de protection.

Le monsieur s'arrête et rit.

- J'ai l'air si méchant que ça ? s'étonne-t-il, rieur.

En ayant dit ça, c'est vrai qu'il n'avait pas l'air d'un kidnappeur ou autre... Il avait l'air plutôt... Cool avec sa polaire grise et son éléphant à cœurs dessiné dessus.

- Que me voulez-vous ? dis-je le plus calmement possible et en me déplaçant sur le côté pour sortir de la protection de Bruno.

- Ce... Il vaut mieux monter dans la voiture... Ce serait plus tranquille.