Chapitre 8

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PDV Blanche :

Je m'inquiétais pour Cébren. La laisser toute seule à la maison était peut-être une mauvaise idée. Je suis sa sœur c'est normal que je m'inquiète pour ça. Elle est grande à présent, songé-je. Non, pas pour moi. Elle restera toujours ma petite sœur quoi qu'il arrive.

On était dans la voiture que les voisins nous ont prêtées, en route vers le cimetière. Aloyse et moi n'osons pas poser de question à papa de peur qu'il recommence son accident. Prudemment, je demande malgré moi :

- Tu... Tu ne crois pas qu'on... Qu'on aurait dû emmener Cébren ?

Papa était trop concentré sur la route. Ses mains tremblaient et c'était la première fois qu'il gardait ses deux mains au volant, lui qui conduit la voiture si facilement. Il secoue la tête, signe qu'il disait non.

- Pourquoi ? insisté-je.

Il soupir, les yeux braqué sur la route. En tournant à droite, une feu tricolore apparaît. La voiture s'arrête au feu rouge et papa répond lentement :

- Je... Je sais qu'elle... Qu'elle a passé l'âge... Mais...

Il avale goulûment sa salive.

- Mais ? l'incitai-je.

- Après l'accident...

Je l'arrête. Il comprend et reprend la route quand le feu passe au vert...

##

Arrivés à destination, je mets mon chapelet autour de mon cou avec le médaillon de maman accroché dessus. On ouvre les portières et nous avançons dans le froid du printemps. En sentant, l'air était humide, signe qu'il allait pleuvoir. Je fronce le nez, une goutte de pluie vient de tomber dessus. Puis, une pluie fine s'abat sur nous comme si les nuages pleuraient aussi la mort de maman. Tout en noir, comme si on allait à un enterrement, on s'approche de l'abbé. Il tient un livre dans l'une de ses mains et nous regarde avancé avec ses petits yeux bleus clairs.

On se dirige vers la tombe et on s'agenouille. L'abbé récite une prière tandis que nous répétons des mots incompréhensibles. Une heure s'écoule et la cérémonie est terminée. Je me relève en retenant mes larmes. Je n'arrive plus à pleurer tellement je suis allée ici... Toute mon enfance, je passais ici, même en revenant des cours, au collège. Je soupire et regarde Aloyse. Celle-ci s'est appuyée contre le petit muret qui séparait la lande du cimetière. Ma sœur regardait le soleil se lever petit à petit dans le ciel sombre. En m'entendant approcher, elle tourne la tête, les yeux bouffis.

- Ça va ? m'enquiers-je.

Elle hoche violemment la tête. Je la serre dans mes bras. Je sais ce qu'elle a. C'est un mélange de tristesse entre la mort de notre mère et celle d'Ysandre dans son lit d'hôpital.

- Elle... Elle est censée être... Là, pleurniche-t-elle.

- Cht... Ne t'en fais pas... Elle s'en sortira.

On se relâche et se regardent comme deux sœurs devraient le faire quand elles ne sont que deux. Sauf que là... Nous sommes quatre. Je redresse la tête en entendant papa se relever. Ses yeux sont rouges et ses cheveux blonds foncés sont trempés à cause de la pluie. Il se dirige vers la voiture, suivit d'Aloyse.

- Je reviens, lui chuchoté-je.

Elle me sourit faiblement et pivote pour rejoindre papa. Je me tourne vers la tombe où l'abbé y était il y a deux minutes. Je m'y penche et l'effleure du bout de mes doigts. Les larmes me montent aux yeux à présent. Des frissons me parcourent tout le corps en sentant le contact dur du marbre. Je n'arrive pas à le prononcer correctement, mais je formule :

Les HooperWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu