10| L'INAUGURATION ☻

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◤      chapitre dix      ◥L'INAUGURATION◣                                 ◢

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◤      chapitre dix      ◥
L'INAUGURATION
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10 FÉVRIER 2004

TIMOTHY DETESTAIT les soirées mondaines. Il n'appartenait pas à ce milieu aristocratique très protocolaire, où il se sentait comme un petit agneau au cœur d'une meute de loups. Avant chaque événement, Timothy avait comme une boule de frustration coincée dans le fond de la gorge. C'était le cas ce soir, assis sur la banquette arrière aux côtés de son père adoptif (qui avait naturellement commandé un chauffeur).

Timothy était parvenu à rentrer in extremis chez lui, via un portail de Wenda. Il avait tout juste eu le temps de se changer et de lancer ses vêtements trempés dans le sèche-linge, avant qu'Edgar ne rentre de ses cours universitaires.

Timothy arborait désormais la tenue de rigueur des soirées mondaines: un costard de marque accompagné d'une cravate assez classique. Pour une fois, Timothy paraissait chic, débarrassé de ses éternels sweat-shirts, révélant davantage son charme —les cheveux brun bien brossés, les yeux caramel pétillants et les pommettes rosées.

La tête collée contre la vitre —désormais couverte de buée—, Timothy observait les Grands Boulevards parisiens, l'air épars. Le garçon occupait généralement ses trajets en transport en scrutant les passants, analysant leurs démarches et tentant de décrypter ce à quoi leur vie pouvait ressembler. Par exemple, à un feu rouge, Timothy avait longuement fixé une jeune femme avec un bébé dans les bras qui semblait se disputer avec un agent de police. Il s'imagina alors qu'elle devait s'appeler Candice —pourquoi pas?— et qu'elle avait précipitamment garé sa petite voiture sur une place 'handicapé' pour rejoindre en vitesse la crèche de son enfant mais qu'au même moment, un agent de police l'avait amendée.

Cependant, même si Candice se faisait verbaliser, —ou pire, était emmenée au commissariat—, elle demeurait maîtresse de sa propre vie. Elle faisait des choix, pas parce qu'on les lui insufflait mais parce qu'elle les voulait; tandis que Timothy se laissait vaguement porter par les événements. Tu te confortes dans ton petit rôle de victime, lui revint soudainement en tête. Le garçon soupira, couvrant davantage la vitre de buée.

L'inauguration —qui était en réalité plus une sorte de pendaison de crémaillère— avait lieu dans un hôtel particulier, au cœur des beaux quartiers parisiens. Timothy desserra légèrement la cravate qui l'étouffait lorsqu'il pénétra dans l'enceinte de la maison, qui se présentait sous la forme d'un somptueux salon, bordé de buffets et surplombé par un impressionnant lustre —pièce maîtresse de la salle. Un petit jazz animait la pièce —joué par une troupe de musicien dans un coin du salon—, tandis que les dames en robes de cocktail piochaient dans les petits fours et que les hommes fumaient de gros cigares dans la véranda.

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