13| LE BON, LES BRUTES, ET LA TRUANDE

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◤      chapitre treize

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chapitre treize.
LE BON, LES BRUTES
ET LA TRUANDE
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13 FÉVRIER 1995
timeline GY09

TERENCE DÉPLIA consciencieusement l'emballage d'un bonbon mentholé qu'il lança agilement dans sa bouche. Puis, voyant que le ciel grisâtre —qui ressemblait d'ailleurs à une sorte de marécage insalubre— menaçait de lui tomber dessus, il décida de s'engouffrer dans la brasserie du coin de la rue.

Les mains dans les poches, il s'installa sur un tabouret grinçant, face au bar cabossé. Quelques hommes aux bras musculeux et aux épaules arquées poussaient des rires gras à quelques mètres de lui. Ils portaient des blouses poussiéreuses, qui laissaient suggérer qu'ils étaient ouvriers. Terence balaya rapidement la pièce du regard, scrutant d'un air las les tables rêches, et ignorant les senteurs aigres de tabac froid.

Désirez-vous quelque chose? lui demanda une voix féminine en allemand.

Terence tourna la tête, faisant face à une petite rouquine, le visage moucheté de taches de rousseur. Ce devait être la serveuse de la brasserie et pourtant, elle ne devait même pas avoir la vingtaine. Dehors, la pluie avait déjà commencé à battre.

C'est une très bonne question, répondit le blond dans un allemand impeccable.

Troublée, la jeune fille esquissa un petit sourire gêné, les joues rougies. Puis elle empoigna un chiffon et astiqua les verres du comptoir avec plus de ferveur, lui adressant quelques œillades discrètes. Terence, quant à lui, vérifia l'heure sur sa montre, croquant bruyamment son bonbon à la menthe. Deux minutes, pensa-t-il.

Vous êtes nouveau dans le coin? s'enquit timidement la jeune femme.

On peut dire ça oui, soupira Terence, mais ce n'est pas la première fois que je viens à Berlin.

La rouquine hocha la tête, de plus en plus souriante.

Mais c'est bien la première fois que j'y croise une jeune femme aussi charmante, ne put-il s'empêcher d'ajouter, tout en mimant un air parfaitement innocent.

La serveuse, encore plus rougissante , fit mine de ne rien entendre et, Terence, satisfait, déplia un nouveau bonbon, cette fois-ci à la fraise. Il tapait de l'ongle sur le comptoir, comptant consciencieusement chaque seconde qui défilait. Cinq minutes, murmura-t-il.

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