Oh my hearts! {SeChanBaek} [TERMINEE]

Chapitre 35: Muffins.

Point de vue de Baekhyun

La première chose que je fais en me réveillant, est d'aller ouvrir le frigo pour constater l'état de mes muffins. Mon enthousiasme de déjeuner avec Chanyeol m'en a fait faire beaucoup trop mais la plupart d'entre eux sont ratés, alors je ne regrette pas tant que ça de m'être couché aussi tard.

Moi qui déteste le café, je ne rechigne pas lorsque mon père m'en propose un, et l'avale d'une traite.

- Tu as fait un cauchemar? me demande-t-il en feuilletant son journal.

- Non, pourquoi?

- Tu as l'air exténué. T'as des cernes jusqu'au milieu du visage.

Je m'en doutais un peu mais le fait que mon père, connu pour son indifférence phénoménale, me fasse cette remarque, provoque un électrochoc qui remonte toute ma colonne jusqu'au cheveux dressés le long de ma nuque. Sans finir la cookie que je grignotais, je me précipite à la salle de bain de fouille à l'aveuglette dans le tiroir à maquillage de ma mère pour en sortir un tube couleur crème dont Luhan m'a vanté les mérites la semaine dernière: de l'anti-cerne. Je fais appelle à ma mémoire pour me rappeler la manière dont il l'appliquait sur son visage féminin et reproduis ses gestes. Le résultat n'est pas fameux mais je préfère ça plutôt que de ressembler à un cadavre revenu d'entre les morts.

Je tapote mes joues dans l'espoir de leur redonner de la couleur et quitte la salle de bain pour récupérer ma valise. En chemin, je croise ma mère qui s'arrête au beau milieu du couloir, l'air désemparée. Les souvenirs de la veille me reviennent en mémoire et je baisse les yeux au sol pour tenter de masquer ma gêne. Oser penser que je passerais sans qu'elle ne m'interpelle était une grave erreur car, à la seconde où je m'engouffre dans ma chambre, elle se glisse dans la porte entre-baillée et la verrouille dans son dos.

- Baekhyun, il faut qu'on parle.

Moi qui redoutais tant cette phrase hier, elle m'effraie encore plus une fois sortie de sa bouche. Ma mère n'a jamais beaucoup fait attention à moi, ni à ce que je pouvais ressentir alors la voir s'intéresser à moi pour autre chose que les tâches ménagères, m'angoisse terriblement. Impotent, je reste planté au milieu de ma chambre, les mains le long du corps sans oser me tourner vers elle. Son yeux transpercent mon crâne et j'ai l'impression sans même voir son regard, de savoir ce qu'elle pense.

Tu n'es qu'un bon à rien. Un fils indigne. Si tu avais été normal peut-être que tu aurais pu réussir dans la vie, mais ce n'est pas le cas. Ton frère, lui, aurait été quelqu'un de bien, de brillant. Lui, aurait fait des grandes études, et ne s'amuserait pas à coucher avec n'importe qui. Tu me fais honte. Tu n'es pas mon fils. J'aurais préféré que tu meu-

- Baekhyun.

Sans même que je m'en aperçoive, mes joues sont trempées de larme. Ma mère ne me dira jamais ce qu'elle pense réellement et c'est sans doute son silence qui me blesse plus que tout car si elle me parlait, je n'aurais pas à imaginer ce que je représente pour elle. Je n'aurais pas à m'imposer le blâme perpétuel de mon existence.

Je n'ai pas la force de me tourner alors j'attends qu'elle me confronte. Au lieu de quoi, ses bras s'enroulent autour de mes épaules pour la première fois depuis de longues années et je m'autorise à m'appuyer contre elle. Mes muscles toujours tendus en sa présence se relâchent lorsque sa main vient caresser mon avant-bras et un son désespéré quitte mes lèvres. Le son d'un enfant perdu.

- Maman...

Ma mère nous conduit jusqu'à mon lit et me sert contre elle pendant un long moment. J'ai peur de tâcher son chemisier mais elle ne me repousse pas lorsque j'enfouis mon visage dans ses seins généreux. Ils sont chauds, j'ai presque l'impression que pourrait m'endormir si une tempête déferlante ne se déchaînait pas en mon fort intérieur.