Oh my hearts! {SeChanBaek} [TERMINEE]

Chapitre 37: Coupable.

Point de vue de Chanyeol

Je reste seul peut-être deux heures ou trois, je ne sais pas, mais au moment où je décide de retourner aux dortoirs les couloirs sont vides et le réfectoire est bondé. Mon estomac gargouille parce que je n'ai rien avalé depuis le petit dèj mais honnêtement, je n'ai pas le cœur à manger, j'ai simplement envie d'être seul et de me noyer dans l'alcool parce que de toutes façons, je n'ai plus rien à perdre, j'ai déjà tout perdu. Las, je pénètre dans ma chambre déjà ouverte et les yeux fermés, je tente d'ignorer la présence de Luhan qui ne me laisse aucun répit.

- Chanyeol! Je m'inquiétais de ne pas te voir rentrer comment se sont passés les tests? Et ton rendez-vous avec Baek?

Derrière son petit air innocent, Luhan sait appuyer là où ça fait mal. Mon cœur brûle d'une douleur qui jusque là m'était inconnue et je peine à supporter la souffrance que de simples mots m'infligent. Mes nerfs lâchent et lorsque mon regard croise le sien, je sais déjà que je ne suis plus dans mon état normal. Le contrôle m'échappe et Luhan le sent, car ses yeux auparavant joyeux, se voilent d'une couche épaisse: la peur. Il flippe: et il a raison.

La douceur de mon lit ne m'attire plus, c'est comme si mon matelas était devenu une plaque de clous aiguisés dont le contact fait se courber ma colonne. Les chatouillements familiers de la fureur se propagent dans mes doigts puis descendent le long de mes jambes qui s'activent toutes seuls pour atteindre ma cible terrorisée. Luhan tremble d'effroi et commence à plier ses vêtements pour se donner une contenance, mais je lui arrache le tee-shirt qu'il tenait et l'envoie valdinguer à l'autre bout de la pièce. Mes poings se referment autour de son col et je le soulève du sol pour que son visage soit à la hauteur du mien.

- Comment ça s'est passé? Ce serait plutôt à toi de me le dire. Qu'est-ce que tu m'as fait enfoiré, hurlé-je en le plaquant contre le mur. 

Un bibelot vacille sur son étagère et s'éclate au sol dans un fracas désagréable. Luhan n'ose même pas poser ses yeux sur les débris de verre tant la colère qui brille dans mon regard est intense. 

- M-Mais de quoi tu parles? 

- Arrête de faire l'innocent. Quelqu'un m'a drogué et à part toi, je ne vois personne d'autre dans cette chambre. T'as remplacé mes pilules hein? Baekhyun, Yoona et toi étaient les seuls à savoir que je prenais des médocs, qu'est-ce que tu cherches? Tu veux que je te pète la gueule? Ça te suffisait pas que je te tolère dans mon espace? rugis-je avant d'abattre férocement mon poing contre son joli minois qui se tord de douleur. 

Je n'ai pas de mal à comprendre qu'il ne s'est jamais battu et me donne à cœur joie de lui transmettre mon chagrin immense et ma douleur en le rouant de coups. Il n'essaye pas une fois de riposter et se couvre grossièrement le crâne tandis que je m'attaque à son ventre. Je sais qu'il est faible et que je suis injuste mais ce qu'il m'a fait ne l'était-il pas? A cause de lui, je n'ai plus rien, si seulement je n'avais pas baissé ma garde. Mon talon boueux de soulève de quelques centimètres, prêt à lui broyer les côtes mais quelque chose me retient au dernier moment. 

Ce sont ses yeux. Ses putains d'yeux baignés de larmes qui me supplient d'arrêter. Ma faiblesse m'a bien trop contrôlé récemment, je n'ai jamais été autant sympa que ces derniers mois. Or les gens gentils sont les plus faibles. Et mon père avec ses méthodes très pédagogiques qui consistaient à me fouetter avec un martinet, m'a toujours appris que les faibles ne survivaient pas. Ils se faisaient écraser par les plus forts, les gens brillants, intelligents, féroces et impénétrables qui eux, obtenaient ce qu'ils voulaient. J'ai toujours suivi ces exemples dès le collège. Les minables me filaient leur goûter et moi j'en avais deux pour le prix d'un, on faisait mes devoirs pendant que je glandais à la piscine, on baissait la tête sur mon passage et moi j'écrasais leur godasses de connards friqués. J'étais puissant, j'avais des privilèges. Pourtant, Baekhyun et cette connerie d'amour, m'ont fragilisé à tel point qu'en entendant un sanglot quitter la bouche sanguinolente de Luhan, je suis incapable de poser mon talon sur lui.