Oh my hearts! {SeChanBaek} [TERMINEE]

Chapitre 54: Larmes.

JOUEZ LA MUSIQUE SVP C'EST IMPORTANT 

MESSAGE A LA FIN.

Point de vue de Baekhyun

Je suis assis dans un bus pour la première fois de ma vie. Je suis assis dans un bus et je pleure. C'est tellement dérisoire et pourtant je ne peux pas m'empêcher de penser au fait que c'est la première fois que je prends le bus seul, alors qu'en ce moment, j'ai besoin de tout, sauf d'être seul. Ma tête repose contre la vitre qui la cajole doucement à chaque caillou que percute le conducteur. Je me sens... vide. Vingt-quatre heures se sont écoulées. Vingt-quatre heures durant lesquelles je n'ai rien fait. J'ai seulement contemplé mon plafond en m'étouffant dans mes propres sanglots, mon propre égoïsme.

J'ai attendu inlassablement qu'il me rappelle, ou qu'il ait l'audace de poser à nouveau un pied chez moi alors que je venais de le chasser. J'aurais aimé qu'il amortisse mes coups contre sa poitrine en me prenant contre lui. Qu'il atténue mes pleurs en me serrant le visage dans ses mains dures et sèches. Qu'il me rassure, qu'il me mente même si je ne lui en ai pas laissé le temps. Au fond, j'aurais juste aimé qu'il me dise qu'il m'aime et que je suis terriblement con d'avoir été aussi aveugle. Mais ce n'est pas ce qu'il s'est passé. Et je ne peux pas réécrire le passé. Je peux seulement changer mon présent et inventer mon futur. Seulement parfois, nos conneries désuètes flinguent tout même nos entreprises les plus ambitieuses. Parfois, même avec toute la meilleure volonté du monde, les efforts les intenses, ça ne marche juste... pas. C'est comme ça. Il faut s'y habituer mais comme tout le monde, je suis trop sensible et je n'arrive simplement pas à raisonner comme ça. Je ne suis pas assez fort pour accepter que au fond, depuis le début, ç'aurait dû se finir comme ça.

Pour certaines personnes, il suffit d'un écart, d'une trahison pour qu'elles vous rayent de leurs vies mais moi... je ne suis pas comme ça. Quand je suis attaché à quelqu'un, il me faut du temps encore et encore pour accepter que cette personne ne veut plus de moi, ou simplement pour comprendre qu'elle est nocive pour moi. C'était le cas avec ma mère. J'ai mis si longtemps à m'en détacher. Parfois, je me sens replonger dans ce sentiment tendre et innocent de l'enfant que j'étais. Parfois j'ai presque l'impression que toute cette haine que j'ai occultée, n'existe pas. Qu'il ne s'agit que d'une illusion. Et puis, quand je me rends compte que non, même dissimulée, elle est toujours là, ça fait tellement mal.

Je n'arrive pas expier cette colère qui bout en moi et que je ne sais pas manifester autrement que par des larmes. C'est tellement injuste. J'ai l'impression que je suis le seul à souffrir de cette iniquité. Mais encore une fois, je suis trop égocentrique pour songer à ce que Sehun doit ressentir.

J'essuie mes yeux mais de nouvelles larmes roulent sur mes poignets. Je prends mon visage dans mes mains et me recroqueville sur moi-même. Mes épaules remuent au rythme de mes sanglots. Je courbe le dos et lâche de petits soupires entrecoupés de mon chagrin qui s'échoue dans mes paumes froides.

Je pourrais vous dire simplement que je pleure, mais c'est tellement plus que ça. C'est tellement plus que les larmes qu'on verse devant un film triste, en écoutant une chanson seul dans sa chambre, au beau milieu de la nuit. C'est un mélange indescriptible de peine, de douleur, de chagrin. On aimerait que ça s'arrête parce que ça fait mal, mais... on peut simplement pas.

Je sens des regards qui me fixent mais je n'arrive pas à ramasser ma dignité. Je suis faible.

Une main se pose sur mon épaule et, surpris, je relève mes yeux gonflés de regrets vers le visage indulgent de cette dame qui me souffle d'une voix compatissante :

« Je ne sais pas ce qu'il vous arrive, mais sachez que ça ira mieux. Il suffit juste d'attendre, en attendant soyez fort. »

J'ai envie de lui répondre qu'elle ne sait rien et que ses mots ne réchauffent en rien mon cœur, qu'ils ne font que le piétiner un peu plus. Mais je me contente de sourire. C'est la seule chose à laquelle je suis bon de toute façon.