Chapitre XII

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* Les mauvaises intentions sont quand même des intentions*

Il y a déjà un bout de temps, Loki s'était promené dans le palais un jour ensoleillé, la tête dans les nuages, il avait failli se prendre une jeune femme. Il ne l'avait qu'à peine remarqué, mais elle l'avait interpellé, avec son carré roux et son pot de colle. Il l'avait suivi, elle était joyeuse, malicieuse, piquante. Elle était sa distraction préférée. Pourtant, alors qu'elle organisait une farce, elle souffrait de sa vie ennuyeuse, de la contrainte traditionnelle. Elle était trop pleine de vie pour un royaume si terne. Alors qu'elle riait avec lui, elle ne pensait qu'à son départ, qu'à cette liberté. Comme si elle n'avait jamais été vraiment là.

Et ensuite, elle ne fut plus du tout là. Elle était partie sans rien dire, et il s'était retrouvé désemparé par l'incompréhension. Pendant un an, les habitants d'Asgard portaient des visages d'un noir encre et des vêtements d'un noir encre. Une année d'un noir encre s'était écoulée.

C'est alors qu'elle était revenue, ou plutôt, il était allé la chercher. Elle s'était coupée les cheveux à la garçonne, il lui manquait deux doigts et son sourire, les couleurs de ses joues s' étaient déplacé sur tout son corps, sa peau semblait avoir gardé le glacé de Nilfheim comme une marque indélébile. La malice s'était transformé en amertume, son piquant était désormais tranchant. Elle était si différente.

Pourtant, la veille, elle lui avait sourit du même sourire triste que ce fameux soir dans la fontaine. Comme si elle était restée elle, jamais vraiment là.

Mais le prince solitaire ne se sentait jamais autant présent qu'à ses côtés, pour de bonnes et de mauvaises raisons. Peut-être était-ce pour ça, qu'il lui en voulait autant, parce qu'il était si présent avec elle, et elle si absente.

- À quoi tu penses ?

Loki se retourna en sursaut, sa mère le regardait en souriant. Alors qu'il était assis près de la fenêtre, elle se tenait debout à côté de lui. Rien qu'à l'air penseur de son fils, elle pouvait savoir que l'avoir envoyé voir Heimdall avait réussi.

- Saviez-vous ce qu'il allait se passer, en m'envoyant à Heimdall ?

- Je ne savais rien et je ne sais toujours rien. Je lui fais simplement confiance, c'est quelqu'un de remarquable et j'étais sûre qu'il trouverai les bons mots.

-Les bons mots ?

- Pour Eshale Esode. Ton frère m'a dit que tu embêtais cette fille. Je voulais que tu arrêtes.

- Pourquoi ?

- Parce que tu te tortures en même temps.

Loki fit mine de ne pas comprendre sa phrase. Sa mère était très intelligente et observatrice, il le savait, pourtant il ne voulait pas lui donner raison. Oui, il était convaincu que sa quête de vérité était plus importante qu'Eshale, qu'il était prêt à la piétiner s'il le fallait. Mais maintenant qu'il l'avait piétiné il l'invitait à jouer avec lui. Il ne savait plus très bien ce qu'il faisait, il était quand même toujours déterminé mais rien n'avançait. Alors, en prenant le risque d'être découvert par son père, il demanda à Frigga :

- Ne trouvez-vous pas qu'il y a quelque chose d'étrange dans tout ça ? Comme une ombre cachée par l'obscurité ?

Frigga détourna le regard de Loki et regarda par la fenêtre. Enfin, regarder, c'était un bien grand mot, ses yeux vaguaient, elle était dans ses esprits. Sans que Loki ne comprenne, le visage de sa mère devint triste. Ses yeux n'étaient plus le reflet de son âme, mais une vitre teintée et opaque qui l'empêchait de se montrer. Doucement, elle posa sa main sur la tête de son fils, tourna à nouveau son regard vers lui, et répondit d'une voix fluette :

(Loki/Terminée) You Were Never Really HereWhere stories live. Discover now