CHAPITRE HUIT

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A X E L

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A X E L

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 Pourquoi est-ce que j'ai touché la bouche de Violet ? Elle a dû le prendre comme une intrusion de son espace personnel. Mais en même temps elle était adorable avec la trace de chocolat au coin de ses lèvres. Je n'ai pas pu résister à l'envie de la lui enlever.

Aujourd'hui on a parlé plus en profondeur, j'ai pu apprendre à la connaître autrement qu'en l'observant du coin de l'oeil. C'était agréable. J'avais raison, elle est douce, si douce, avec cette pointe de naïveté de les yeux, cette innocence peinte sur son visage. Quand on entend sa voix fluette, aussi mélodieuse qu'un archet sur les cordes d'un violon, on a qu'une envie : la protéger. Pourtant, elle n'a pas l'air du genre à se laisser protéger.

Je la suis du regard, son panier en osier dans une main, la tête de son chat en sortant pour observer où se dirige Violet, sa bicyclette bleue dans l'autre main. Comme chaque matin, elle traverse sur le passage piéton pour rejoindre la boutique de grand-mère.

La boutique de grand-mère. Une idée germe dans mon esprit.

— Sam ? Dis, tu peux me remplacer encore quelques minutes ?

Il n'a pas le temps de me répondre que j'ai déjà ôté mon tablier. Il ne peut pas me refuser la faveur puisque je lui en ai fait trop pour en tenir un compte. Et il sait que je rends toujours ce qu'on m'offre.

— Tu vas faire quoi cette fois-ci ? me demande-t-il sans lever les yeux de la boisson qu'il prépare.

— Eh bien, je... Disons que j'ai plus ou moins promis à ma grand-mère de l'aider avec une commande...

Cette fois Sam relève la tête pour m'adresser un regard suspicieux. Mince, mon ton n'a pas dû être assez convainquant. Je lui fournis plus d'explications pour rattraper le coup, mais il m'arrête avec sa main.

— Tu sais quoi, Axel ? Je ne veux pas savoir.

En désignant la porte d'un signe de la main, il me donne son accord tacite.

— Merci ! je m'exclame en gagnant la sortie.

— Je te signale, je pars plus tôt ce midi !

— Pas de soucis !

Après avoir vérifié qu'aucune voiture ne risquait de m'écraser, je traverse la rue au pas de course. Soit je suis rapide, soit Violet est restée traîner, mais quand j'arrive devant la boutique de grand-mère, elle est toujours à la porte, en train de sentir des roses.

— Violet !

A l'entente de son prénom, elle relève la tête et en cherche l'émetteur. Elle ne tarde pas à se tourner vers moi et en me reconnaissant, ses traits s'illuminent, comme si le ciel nuageux qu'était son visage venait de se dégager, laissant le soleil s'épanouir.

LE CHEF-D'OEUVRE DES ÂMES ABÎMÉESWhere stories live. Discover now