La vie est une oeuvre d'art en cours d'élaboration qu'il n'appartient qu'à nous de transformer en chef-d'oeuvre.
Alors que Violet emménage à Paris pour se rapprocher de sa mère, Axel fait tout pour s'évader de cette ville qui lui rappelle tant de so...
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V I O L E T
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Quelle meilleure façon de se réveiller existe-t-il que celle d'entendre les gazouillements des oiseaux ? Je n'en connais pas.
Un sourire dessiné sur mes lèvres, j'écoute leur chant alors qu'ils virevoltent sans doute dans le ciel au-dessus de mon appartement. La lumière filtre à peine dans ma chambre, signe que le soleil commence tout juste sa montée.
Aujourd'hui va être une bonne journée, j'en suis certaine.
Alors que je me tourne dans mon lit pour atteindre ma nouvelle lampe à pompons, je me retrouve bloquée dans mon avancée par un bras qui m'entoure. Je rougis en remarquant l'agréable odeur de parchemins qui flotte sur mes draps.
Il me faut un moment pour que les souvenirs de la veille se reconnectent dans mon esprit. Je me souviens que j'ai jeté beaucoup de choses, que j'ai pleuré plus que d'habitude, que mes plantes ont eu très mal à cause de moi, qu'Axel s'est matérialisé comme si l'univers s'était concerté pour m'envoyer un remède à mon humeur maussade, et qu'ensuite, ça a été.
Oui. Avec Axel, ça ne peut qu'aller.
Heureusement qu'il m'a aidée à ranger mon appartement sinon en sortant du lit après m'être arrachée à contre-cœur à ses bras, je serais probablement tombée deux fois, tordue la cheville quatre fois et cognée contre des cartons plus d'une fois.
C'est donc étrangement sans encombre, sans reverser de la peinture partout et sans même me cogner à un mur, que je parviens à la fenêtre de mon balcon. J'ai un peu mal aux yeux à force d'avoir pleuré, mais l'important c'est que les larmes ne coulent plus.
Comme mes volets sont anciens, je suis obligée de les lever à la force de mes bras. Persuadée que le bruit aigu va réveiller Axel, je grimace. Mais je n'avais pas lieu de m'inquiéter. Axel met du temps à s'endormir mais dès qu'il est dans les bras de Morphée, il est difficile de l'en ôter.
Quand j'ouvre ma baie-vitrée pour m'excuser auprès de mes plantes et les câliner, il fait encore un peu nuit dehors. Le ciel est sombre mais en regardant à l'horizon, très loin devant, on peut deviner les rayons du soleil qui est tout juste en train de se lever. Pour avoir contemplé ce spectacle merveilleux des centaines de fois, je sais que ça va être sublime.
Et le sublime, ça se partage. Oui, il faut qu'Axel soit témoin du spectacle qu'est le lever du soleil.
A la lumière de ma lampe de chevet, je reviens sur mes pas. Axel dort à poings fermés, les traits de son visage figés dans une expression d'apaisement que j'ai rarement vu. Face à son front sans une ride d'inquiétude, ses paupières closes non masquées par les verres de ses lunettes et sa bouche légèrement entrouverte, je culpabilise presque à l'idée de troubler son sommeil.
