CHAPITRE TRENTE

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A X E L

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A X E L

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J'ai mal à la tête.

Lorsque j'immerge des vapes du sommeil, j'ai putain de mal à la tête. Un de ces maux qui te donne envie de rester sous tes couvertures, prier pour que la journée se termine avant même d'avoir commencé et fermer les yeux à tout jamais.

Mais je n'ai pas le loisir de m'abandonner à mes pensées sombres car j'ai à peine ouvert les yeux qu'une touffe de cheveux me chatouille les joues.

— Axeeeel ! Tu-Tu es réveillé !

Je respire le parfum de lavande de Violet, je me nourris de son énergie, j'avale sa joie de vivre.

— Tu es levée depuis longtemps ? je lui demande d'une voix encore ensommeillée.

— Oui ! De-Depuis... Hm... Trois heures !

Évidemment, Violet est le soleil : elle se lève aux aurores.

Avant que j'aie le temps d'en dire plus, Violet se retrouve contre moi. Je me sens en sécurité contre son corps tout petit mais fort, ses bras enroulés autour de ma taille. Je ne saurais dire qui d'elle ou de moi demande ce câlin, mais je suis reconnaissant que nous ayons eu l'initiative de le faire.

— C'est pourquoi ?

— Parce que je... je n'aime pas quand tu es triste.

Comment puis-je continuer à ruminer quand un parfum de lavande me chatouille le nez, quand des petites mains chaudes tracent des cercles dans mon dos, quand un sourire s'imprime comme un motif dans mon tee-shirt ?

J'ai envie de dire à Violet combien sa présence m'est précieuse, combien ses attentions me soulagent, combien je suis heureux qu'elle soit là.

J'ai envie de prendre son visage entre mes mains, en embrasser chaque partie et lui murmurer combien je l'aime.

Mais les mots restent coincés dans ma gorge. Pour parvenir à les ôter de ma bouche, je suis obligé de les écrire. Ils ne sortent pas autrement.

— Merci pour le réconfort, Violet, je me contente de lui dire.

Tête contre tête, front contre front, nos paupières closes, nous restons un moment sans esquisser le moindre geste.

C'est Violet qui rompt notre étreinte en s'écartant pour plonger ses yeux perçants au plus profond des miens, comme si elle désirait lire en moi les paroles que je retiens dans ma cage thoracique.

— Tu... Tu as fait un rêve très mauvais cette... cette nuit, me confie-t-elle à demi-voix.

— Ah bon ? Je ne m'en souviens pas, tiens.

C'est un mensonge. En réalité les images de mon père frappant ma mère, de ma mère s'effondrant sous les coups, de mon corps trop frêle à la place de celui de ma mère, hantent encore mes rétines. Je revis encore et encore la scène du jour où j'ai trouvé le corps sans vie de ma mère sur le sol, une boîte de comprimés vide posée sur la table de nuit.

LE CHEF-D'OEUVRE DES ÂMES ABÎMÉESWhere stories live. Discover now