CHAPITRE VINGT-TROIS

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A X E L

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A X E L

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 Après avoir ramené Violet chez elle au milieu de la soirée étudiante, je traîne dehors. Il est déjà tard et grand-mère doit s'inquiéter, mais je ne veux pas rentrer directement. J'ai parfois ce besoin d'être seul, de me confronter à mes pensées dans la nuit. Certains trouvent l'obscurité angoissante, d'autres apaisante. Moi, ça dépend de quelle obscurité on parle. Dans celle de dehors, je parviens à trouver un certain réconfort. Mais dans celle de ma chambre... Je préfère ne pas y penser.

Quand enfin je franchis le seuil de l'appartement, grand-mère m'attend dans le salon. Il est bientôt minuit et pourtant elle a veillé pour être là à mon retour. Ce que je l'aime ! Honnêtement, parfois je me dis que je ne mérite pas d'avoir une grand-mère aussi formidable. Elle m'offre le meilleur et souvent, ce que je lui donne en retour ce sont des tracas.

— Axel ! Tu es rentré !

— Yep, je suis rentré. Pourquoi, tu t'inquiétais ? je la taquine en l'embrassant sur la joue.

Elle marmonne des paroles inintelligibles que je traduis par un « Moi, m'inquiéter ? Jamais de la vie. L'inquiétude ? Je ne connais pas ce mot. ». Il faut dire que quand elle s'y met, le dictionnaire de grand-mère peut être très petit, digne du Novlangue.

— Si tu veux tout savoir, j'étais légèrement, presque imperceptiblement, soucieuse à l'idée qu'un monstre dévoreur de gentillesse ne te kidnappe.

— Et si tu veux tout savoir, je réplique en soupirant face à la sorte de métaphore de grand-mère, j'étais avec Violet.

Elle qui commençait à s'endormir, la voilà qui s'est redressée d'un coup, le dos bien droit contre le canapé. Elle a l'air d'une écolière affalée sur sa table à qui on dit de bien se tenir en classe. C'est assez drôle à voir.

— Et donc, vous vous voyez la nuit maintenant tous les deux ? Ça ne va pas un peu vite ? Je t'ai dit de passer la seconde, pas de te mettre en sixième tout de suite, mon garçon.

Je m'esclaffe. Avec Violet, on vient à peine de lâcher le frein à main et on enclenche la marche-arrière.

— Si tu veux la déflorer, mon garçon, n'oublie pas d'être aussi délicat que les pétales d'une rose. La petite Violet est une fleur, ne l'abîme pas.

Je crois que je reste sans voix pendant dix bonnes secondes, à digérer ce que grand-mère vient de me dire. Est-elle réellement en train de parler le langage des fleurs avec une connotation sexuelle ?

Ohmondieu.

— Grand-mère...

— Tu sais, tu peux lui offrir des orchidées pour lui signifier que tu voudrais euh... la déflorer. L'orchidée ça donne une image érotique de la femme avec ses pétales en forme de lèvres. Mais si tu en prends des blanches, ça rappelle la pureté et la chasteté...

LE CHEF-D'OEUVRE DES ÂMES ABÎMÉESWhere stories live. Discover now