CHAPITRE ONZE

341 50 58
                                    

V I O L E T

¡Ay! Esta imagen no sigue nuestras pautas de contenido. Para continuar la publicación, intente quitarla o subir otra.

V I O L E T

 ——— 🎨 ———


Habituellement, le dimanche est le jour que j'aime le moins. C'est vrai, c'est le seul jour où je ne peux ni aller chercher mon chocolat chaud, ni acheter mes plantes, ni venir peindre à l'école. Donc les dimanches, je me sens toujours plus vide, moins vivante.

Mais le dimanche d'hier était particulier. Avoir appris à cuisiner avec Axel, ça a rendu le dimanche le jour de la semaine que j'ai préféré et qui m'a apporté le plus de joie. Quand je vais dire à papa que je sais cuisiner une tarte aux fraises, il ne va pas en revenir !

Je suis tout de même contente d'être lundi parce que j'ai pu retrouver ma routine. Et je peux enfin continuer la série de peintures que j'ai commencée la semaine dernière.

— Alors Violet, sur quoi tu travailles aujourd'hui ? Toujours le beau garçon de ton carnet ?

Mon professeur a l'habitude désagréable de rentrer dans une pièce sans se faire remarquer. Combien de fois me suis-je crue seule alors qu'il était juste là, dissimulé parmi les toiles vierges à m'observer peindre ? Cette pensée m'arrache des frissons.

— Je... Je continue la série que... que j'ai commencée !

Mr Torcoletti semble intéressé. Il est toujours intéressé, je me reprends mentalement. C'est le genre de professeur qui donne des cours par passion, au point que sa vie toute entière tourne autour de l'éducation et de l'art. Le genre de professeur qui est un modèle pour l'humanité.

— Tu prépares une nouvelle série de tableaux ? Intéressant ! Dis m'en plus !

Comme j'ai tendance à parler avec les mains, si je ne fais pas attention, je risque de projeter de la peinture sur mes toiles. Donc pour éviter tout accident, je prends le temps de poser mes pinceaux loin de moi.

— C-C'est encore en réflexion, je lui explique, sur la retenue.

— J'imagine, oui. Mais quelles sont tes inspirations ? tes idées ? ton message ?

Je réfléchis. Comment lui expliquer une démarche que je n'ai pas encore trouvée dans sa totalité ? J'éprouve toujours de grandes difficultés pour confier mes pensées et expliquer mes œuvres. La plupart du temps, je n'essaie même plus, je laisse le soin à mes professeurs ou mes camarades de trouver leur propre interprétation.

— C-C'est un projet encore sans titre, j'explique, sans savoir par où commencer.

Je lui confie alors que pour l'instant, dans ma tête, je désigne ma série de tableaux par le nom « Visages Brouillés ». Mais je ne suis pas certaine que le titre ait assez d'impact pour ce que je vise.

— « Visages Brouillés » ? répète Mr Torcoletti. C'est pour ça que tu n'as pas encore complété le visage de ton modèle ?

Je hoche la tête.

LE CHEF-D'OEUVRE DES ÂMES ABÎMÉESDonde viven las historias. Descúbrelo ahora