CHAPITRE DIX-HUIT

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V I O L E T

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V I O L E T

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Après mon chocolat du matin, ce que je préfère c'est me promener dans les rues de Paris après les cours. C'est calme et paisible – enfin, autant que peuvent l'être des trottoirs inondés d'étudiants. Mais cette vie qui se dégage de Paris, c'est cette vie qui me donne envie de me lever tous les matins. Comment peut-on être malheureux face à tant de bonheur ? Moi je ne peux pas. Je suis trop heureuse de contribuer à cette joie planétaire.

Comme il faut penser aux personnes qui n'ont pas la chance d'être nourris de pensées positives, je me donne la mission d'au moins faire sourire une personne chaque jour. Parfois, je dépose des gentils mots sur les bancs. Parfois, je souris à un inconnu qui a l'air triste. Parfois, j'offre des Smarties à des enfants qui pleurent.

Aujourd'hui, ce sont des étiquettes plastifiées que j'accroche dans les parcs et sur la végétation. Dessus, j'y ai écrit :

« Arrêtez-vous et sentez l'odeur des fleurs joyeuses. – V. »

Bien sûr, j'ai signé avec mon « v » de violettes. Peut-être que ça incitera les promeneurs à inhaler les douces fragrances des roses. Respirer des fleurs, je pense que ça apporte autant de joie et de gratitude à notre cerveau que complimenter quelqu'un.

Je dépose une vingtaine de petites étiquettes sur le chemin de la bibliothèque. La dernière, je l'accroche sur des magnolias, juste à l'entrée du grand bâtiment. Il est si immense qu'il cache le soleil. En levant la tête, je suis obligée de fermer les yeux pour ne pas être prise de vertiges. Parfois, l'immensité du ciel m'effraie. Mais ce n'est rien en comparaison de l'effet que produit la bibliothèque sur moi.

Je souffle pour me donner de la force et pénètre dans la bibliothèque. Axel m'attend adossé à des étagères, en train de feuilleter un livre.

Plongé dans sa lecture, il ne m'a pas encore vue. J'admire les personnes qui sont si captivées par leur lecture qu'elles oublient tout autour d'elles. C'est une autre façon de s'évader, un royaume différent du mien dans les nuages mais pourtant proche. Regarder Axel lire, c'est mieux que de regarder un film. Il lit comme beaucoup de personnes respirent : pour survivre.

Un bon mois s'est écoulé depuis qu'on s'est vraiment parlés maintenant et je le connais donc depuis un peu plus de trois mois. Le temps passe si vite !

En voyant Axel si absorbé par sa lecture, une idée s'illumine dans mon cerveau. Je vais le surprendre et voir s'il me reconnaît. Oui, ça va être amusant, je me dis en sortant un mouchoir brodé de mon sac.

A pas de loup, je m'approche de mon ami, la tête baissée pour ne pas attirer son attention. Mission réussie : il ne m'a toujours pas vue quand j'arrive à sa hauteur. J'en profite pour brandir mon mouchoir devant ses yeux en m'écriant :

LE CHEF-D'OEUVRE DES ÂMES ABÎMÉESWhere stories live. Discover now