𝙐𝙣 𝙖𝙢𝙤𝙪𝙧 𝙚𝙣𝙣𝙚𝙢𝙞 { TERMINÉ }

Partie 35✒

Je regarde l'heure une dernière fois, 9h57. Je suis à quelques pas de la maison où Hattän m'a donné rendez-vous.

J'entre à l'intérieur sans frapper et referme la porte derrière moi. Hattän est là, assis dans l'un des fauteuils.

- Je savais que tu allais venir, sourit Hattän.

Je l'embrasse avec désir et amour avant se m'asseoir à côté de lui.

- Je prend une pause jusqu'à 11h, après je dois retrouver les autres.

- On a une heure... Je lui dit.

En réfléchissant, je me rend compte que je ne connais pas Hattän. Je ne sais rien de lui. Alors je lui pose des questions. Sur sa vie, ses parents, ses amis. Hattän vit à Oldenbourg avec ses parents et ses deux soeurs. Il n'étudit plus, trop passionné par le métier de militaire, il a tout arrêté. Je lui parle aussi de moi et la seule heure que nous disposons pour parler est déjà écoulée.

Hattän rassemble ses affaires, ressert sa ceinture et se place devant un petit miroir accroché au mur pour se recoiffé.

Avant de partir, une pensée me traverse l'esprit. J'ai failli oublier le plus important :

- Hattän...

- Oui ?

- Pour hier soir, tu te souviens la silhouette au bout de la rue ?

- Oui, qu'est-ce qu'il y a ?

- Et bien... C'était quelqu'un de mon école. Il nous a vu et l'a dit à tous les élèves. Je ne sais pas encore qui c'est ni même si il en a parlé à quelqu'un d'autre mais...

- Mais quoi ?

- Nous deux... Ce n'est pas possible Hattän.

- Bien sûre que si c'est possible.

- Non... Tu ne comprends pas. Toute mon école est déjà au courant. Imagine si ça se propage au village ! On ne peut pas prendre le risque...

- On fera attention ! Et puis... Je t'aime et personne n'y peut rien. On va quand même pas gâcher ça à cause des cons !

- Hattän... Moi aussi je t'aime, mais on ne peux pas !

J'ai à peine le temps de finir ma phrase que plusieurs coups de feu résonnent à l'extérieur.

Hattän me lance un rapide coup d'oeil et cour dehors voir ce qu'il se passe. Je décide de le suivre mais nous ne voyons rien...

- T'as bien entendu des coups de feu aussi ? Me demande Hattän.

- Oui, mais je vois personne...

- Pareil.

Hattän continu de marcher dans les rues du village. Il marche vite et je suis presque obligée de courir pour le rattraper. Ses pas résonnent sur le pavé.

Il tourne ensuite dans une rue pas très loin de chez moi. Nous croisons trois soldats allemands, armes à la main.

- Was hast du gemacht, leur dit Hattän.

-Wir hatten ein bisschen Spaß, rigole l'un des soldats.

- Wen hast du getötet ! S'énerve Hattän.

- Ein Mann im Haus am Ende der Straße. Er war widerstandsfähig, répond un autre.

Les yeux d'Hattän prennent une tout autre lueur. Un regard que je ne lui ai jamais vu auparavant. Ses poings se serrent, sa respiration s'accélère, il hurle autre chose aux trois soldats avant de repartir.

Il ne marche plus, il court maintenant dans le chemin qui mène jusqu'à chez moi. Mon coeur se serre.

- Hattän... Où tu vas ?

- Reste ici ! M'ordonne t-il.

Je lui obéit et reste planté au milieu du chemin pendant que lui continu de courir.

J'ai le temps de le voir tourner vers ma maison avant qu'il ne disparaisse.

J'attends plusieurs minutes, de très longues minutes qui me semblent durer des heures. Mais Hattän ne revient pas.

Alors je mélance à mon tour dans le chemin. Je lui ai désobéis. Mais je ne peux pas rester là une éternité.

Je cours, je cours, sans m'arrêter.

Lorsque j'arrive devant chez moi, quelque chose que je ne suis pas prête à oublier se trouve devant moi :

Ma mère est en train de pleurer, Bastien tourne en rond dans la cour pendant qu'Hattän essaie de leur parler. Mais quelque chose d'autre encore est bien plus horrible.

Mon père est effondré sur le sol, gisant dans une marre de sang. Ils l'ont tué.

- PAPAAAA !!!!!!!