Partie 15✒

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Cela fait bientôt une heure que j'écris.
Je suis allongée sur mon lit et les lignes se multiplient au fil des minutes. J'écris tout ce qu'il me passe par la tête. C'est un peu comme un journal intime. Ce soir je parle de la guerre, de Jack et de James. J'évoque aussi la résistance dans laquelle notre famille est entrée mais aussi Bastien que je n'ai pas vu depuis trois jours...
Ce carnet, c'est Jack qui me l'avait offert pour mes douze ans. Je me souviens qu'avant de me le donner, il m'avait dit que ça pourrait m'aider à parler et à m'exprimer parce que je ne parlais pas beaucoup... Je suis assez timide, et ça l'a toujours été...

Soudain, quelqu'un frappe à ma porte. Je n'ai pas le temps de cacher mon carnet que James entrouvre la porte. Je ne veux pas que qui que ce soit lise mon carnet. Il y a des choses auxquelles je ne suis pas tellement fier d'avoir écrites. Même mes parents ne savent pas que j'écris.

James entre dans ma chambre et vient  s'assoir à côté de moi. Ses yeux se posent sur mon carnet, encore ouvert. Je m'empresse de le refermer et essaie tant bien que mal de le dissimuler sous mes draps. Trop tard... Il l'a vu.

- C'est là dedans que tu écris tous tes secrets ? Rigole t-il.

- Hum... non enfin je...

- Je vois... tu veux pas que je le lise c'est ça ?

- Non. Personne ne sait que j'écris. Je voudrais que cela reste personnel. Tu comprend ?

- Oui bien sûr, je comprend.
Et en parlant d'écrire, vous avez postez ma lettre avec ton père ce matin ?

- Oui. Ça était compliqué mais on y est arrivé. L'officier a failli l'ouvrir pour la lire, mais il ne l'a pas fait.

- Je ne pense pas qu'il aurait su... j'ai fait attention à ce que j'ai écrit. On sait jamais.

- Tu penses que ta tante va te répondre ? Je prend le risque de lui demander.

- Je ne sais pas... on verra bien, dit-il en se laissant tomber sur mon lit.

Ce qui est bien avec James, c'est que l'on peut parler de tout sans être juger. Ce qui n'est pas le cas à l'école où même mes amis sont parfois méchants... De plus, James est plus âgé alors il en sait plus que moi sur la vie...

- Où sont mes parents ? Je lui demande.

- Ton père est partit rejoindre les autres resistants et ta mère rend visite à... Mme Lebeau je crois ?

- Oui... elle a perdu son mari. Il a été fusillé lui aussi.

- Oui je sais. Ça doit être dur pour elle... Je sais ce que c'est de perdre un proche.

- Ils te manquent tes parents ?

- Oui, bien sûr. Je pense souvent à eux. Et parfois j'oublie même qu'ils ne sont plus là, alors que ça fait longtemps qu'ils sont partis...

- Je suis désolée je ne voulais pas...

- Non, ne t'inquiètes pas. Ça me fait du bien de parler d'eux.

- James ? Je peux te dire quelque chose ?

- Oui, pas de problème vas-y, m'encourage James.

- Je ne veux pas qu'ils tuent Bastien, je lui confie en pleurant.

James s'apprête à répondre quelque chose mais la porte de ma chambre grince et derrière apparaît mon frère.

- Je vois qu'on parle de moi ici, rigole t-il.

- Bastien ! Je me jète sur lui tandis que James rigole, lui aussi.

- Alors comme ça je t'ai manqué ?

- Je pensais qu'ils t'avais tué ! Je lui dit tandis que les larmes recommencent à couler, sous l'émotion.
Bastien ne dit rien. Il se contente de soupirer. Il doit être soulagé de rentrer.

- Mais comment tu es arrivés là ? Je demande à mon frère.

- Viens avec moi, me dit-il en me reposant.

Je le suis dans l'escalier, suivie par James.
Mes parents sont assis dans la cuisine, souriant, eux aussi d'avoir retrouvés leur fils.

Nous nous asseyons autour de la table et mon frère commence à parler :

- Papa, tu peux lui dire maintenant ?
Mon père hoche la tête et poursuit :

- Elana, c'est moi qui est libéré Bastien...

- Quoi ? Mais comment ?

- Bien sûr, les autres m'ont aidé à tout organiser. Mais c'est moi qui est entré dans la comendature avec Eliott. J'ai pris la même technique qu'hier avec les micros. J'ai fait comme si j'avais oublié un outil dans le bureau du commandant. J'ai pris discrètement la clé de la cave dans laquelle était Bastien, et j'y suis allé.

- Je crois que t'as oublié un petit épisode, rigole Bastien.

- Ah ah, oui... J'ai déclenché l'alarme incendie afin qu'il n'y est plus personne dans les couloirs. J'ai donc pu accéder à la cave sans problème !

- Mais... Comment êtes-vous sortis du bâtiment ? Je demande à mon père.

- On est passé par derrière. Il y avait une porte à côté de l'endroit où était Bastien. Je l'ai laissé partir en premier et puis moi je suis passé par là porte principale. J'ai fait comme si j'avais retrouvé mon tournevis, dit mon père en fesant tourné l'outil entre ses doigts. Ils ont rien vu du tout ces couillons !

- C'est grâce à toi que je suis là, remercia Bastien à mon père.

- Qu'est-ce qu'il faut pas faire pour son fiston, rigole mon père.

- Bon maintenant allez tous au lit, ordonna ma mère, mettant fin à toutes discussions.

Mais avec mon frère, rien n'est jamais terminé : il me porte sur son épaule et quand on arrive devant la porte de ma chambre, il me jète sur mon lit. Nous continuons à nous amuser avec une bataille de polochons, sous les yeux amusés de nos parents.

𝙐𝙣 𝙖𝙢𝙤𝙪𝙧 𝙚𝙣𝙣𝙚𝙢𝙞                             { TERMINÉ  }Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon