Il fallait que ce soit toi

A7. Comme dans les films

Les semaines passent, et ma vie est plutôt paisible ces derniers temps. On se parle vraiment beaucoup avec Sofiane, on s'appelle même, c'est vraiment mon frère. Y'a vraiment rien en plus, rien qui pourrait me faire espérer. C'est juste le fait que lui m'appelle souvent, presque tous les jours. C'est comme dans les films.

D'un autre côté, je suis toujours avec Idriss et c'est compliqué. Je n'ai pas envie de me séparer de lui, je tiens vraiment à lui mais ce n'est pas (plus ?) la passion. Il me fait chier avec son Edouard, ses potes, sa vie et me prend la tête pour tout et rien. De son côté il se fiche de Sofiane. Il m'a dit un jour même « Tu m'aimes trop de toute façon, tu ne peux pas me tromper ou me quitter ». Le mec me prend pour acquis, je n'aime pas ça du tout.

Ca y'est c'est enfin Noël. Les parents d'Idriss sont partis au bled, il me propose donc de les passer avec lui, exception faite pour le 25 que je passe avec ma famille. Le 25 se passe tellement bien avec toute ma famille, c'est comme dans les films.

Les vacances se passent tranquillement rien de spécial, mais une nuit je ne dors pas. Je tourne en rond pendant 2-3h alors qu'Idriss ronfle depuis longtemps. Comme d'habitude, vous me connaissez, je réfléchis à ma vie. Mais à un moment je songe à lire les conversations d'Idriss avec Edouard ...

Je tombe sur ça :

La mon cœur se serre. Je respire, je sens les larmes monter. Putain en vrai je l'aime ce con, et lui me fait souffrir. Ah ouais genre ils se sont embrassés. Bon on dirait qu'ils n'ont rien fait d'autres mais quand même. Putain il me dégoute quel connard. Ca se passe toujours comme dans les films c'est dingue.

Je me lève, je vais pisser, et ensuite je fais mes affaires. En faisant un maximum de bruit et bien sur cela réveille Idriss :

Idriss : Mmmh tu fais quoi ?

Moi : A ton avis putain ?

Idriss *se frotte les yeux et se redresse* : Mais qu'est-ce que tu fais là ??

Moi : Je me casse

Idriss : Quoi mais pourquoi ?

Je fonce sur son téléphone, cherche le message et lui montre.

Idriss : T'es sérieux tu fouilles mon tél toi maintenant ?

Moi : Quoi ? Bah ouais et heureusement vu ce que tu fais !

Idriss : Mais M.D.R. il s'est rien passé

Moi : Tu te fous de moi en plus et c'est tout ce que tu trouves à dire !

Idriss : Je t'ai déjà dit c'est un pote rien de plus

Moi : Mais putain Idriss ! T'embrasses tous tes potes toi ? T'envoies des sms à tes potes comme ça toi ? Tu crois que je fais ça moi ?

Idriss : C'est bon bah si tu veux te barrer, casses-toi

Moi : Donc tu t'en fous ?

Idriss : Nan mais si tu veux pas de moi, pars. Si tu ne m'acceptes pas comme je suis, casse-toi. Je t'ai déjà dit, tu m'acceptes comme je suis ou tu me laisses. *Retourne se coucher*

Le mec je suis en larmes devant lui, je me sens brisé et il me sort ça. Je pense à Sofiane, il ne m'aurait pas fait ça lui c'est sûr. Lui il est droit, respectueux et tout. Moi je me coltine l'autre Idriss de merde je mérite pas ça putain. En plus je n'ai rien fait de mon côté, toujours droit putain ! Et comme je suis con, je ravale (encore) ma fierté, me couche à côté de lui et m'endors.

Le lendemain, on fait comme si de rien n'était et le soir il est l'heure de rentrer chez moi. Idriss lui doit rejoindre ses parents au bled et me préviens qu'on ne pourra se parler que par What's app de temps en temps. Je suis tellement à l'ouest dans ma vie que je me dis que je n'aurais pas du lui en parler, je m'en veux de lui avoir fait une crise.

Quelques jours passent, le nouvel an approche

[28 décembre, 8h51] 📞

Moi * décroche sans voir qui appel * : Ouais allô ?

? : Antho' c'est moi tu fais quoi là ?

Moi : Je dors, enfin je dormais, mais c'est qui ?

? : C'est Sofiane, faut que je te parle urgent, on se retrouve à la part Dieu dans 20 min ok ?

Moi : Quoi ? T'es à Lyon ?

Sofiane : Oui je vais t'expliquer

Là mon cœur saute dans tous les sens. Au concours de saut en hauteur il gagne haut la main ! Putain mon Sofiane est sur Lyon mais pourquoi ? Il avait l'air serein au téléphone, ni stressé ou énervé, ni triste ou enjoué. Là je commence mon petit film : Peut-être il va me dire qu'il s'est rendu compte qu'il m'aime et va me l'avouer : sa copine m'a dit qu'il était mal, il a dû réfléchir. Ou alors le contraire. Non il ne serait pas venu. Bref, je stresse comme d'habitude. Je fonce me préparer, on dirait une fusée, je croise ma mère en bas, elle me parle je réponds des mots à la suite des autres ça ne veut rien dire. Je crois bien que j'ai répondu ça : « Part dieu, voiture dormi téléphone aller pote mangez sans moi ».

Après 30 minutes, je rejoins mon Sofiane

Sofiane : T'as mis du temps !

Moi : Sérieux là ? J'ai speedé comme jaja mec !

Sofiane : Tkt je rigole

Moi : Alors c'est quoi tu voulais dire quoi ?

*Je suis sûr de ce qu'il va me dire, c'est comme dans les films. En plus on dit qu'on le sent quand ça va arriver. Bah là c'est le moment. Il va me dire qu'il a quitté Salma, qu'il s'est rendu compte en passant du temps à Lyon qu'il éprouve des choses pour moi. En rentrant sur Paris il ne voulait plus de sa vie et il a fait tout ce chemin pour me faire la surprise !*

Sofiane : Oh calme-toi pti' reuf

Moi : Allezzzzzzzzzzzz

Sofiane : Je viens de trouver un nouveau taf dans ma branche et mieux payé sur Lyon, je sors de l'entretien ils me prennent direct ! Personne ne le savait à part Salma, j'suis superstitieux.

La dans ma tête tout s'écroule. Oui, j'ai trop cru qu'il allait me dire qu'il m'aimait. Je suis tellement con mais ce n'est pas possible. Putain je m'en fous de ton taf, aimes-moi s'il te plait, je ne peux rien faire de plus. Pourquoi à ce moment précis, ce n'est PAS comme dans les films ?

Bref, je fais face en souriant du mieux que je peux.

Sofiane : On va se voir plus souvent ça veut dire, c'est d'la bombe

Moi : Ouiii

Bon j'avoue qu'au moins maintenant il est à côté.

Moi : Et Salma ?

Sofiane : Le temps que je trouve un appart, elle reste sur Paris. Je vais loger à l'hôtel et après je cherche un appart, et après elle cherchera un taf par ici.

Bon allez Anthony, prends les choses du bon côté, ton Sofiane ne sera pas loin maintenant.