La plus grande des douleurs

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Quand environ 2 heures et demie plus tard ...

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Sofiane sort de la pièce et m'annonce que ...









...










...










Salma vient d'accoucher d'un joli petit garçon. Il est ému, mais ne pleure pas, il me prend dans ses bras.

Sofiane : Merci Anthony, merci pour ce que tu as fait ce soir

Moi : Je n'ai rien fait tu sais

Sofiane : Tu as sauvé mon fils et ma famille, je te dois tout

Moi : Non n'exagères pas, je vous ai simplement aidé comme ferait un petit frère envers son grand frère

Sofiane : Je t'aime

Moi : Moi aussi Sofiane

Sofiane : Mais tu es le mal

Je me recule.

Moi : Quoi ?

Sofiane : Tu es le mal Antho'. A chaque fois que tu es là, tout finit en désastre. C'est Allah qui vient de m'envoyer la plus grande des menaces. J'aurais pu perdre mon enfant à cause de toi

Je lui mets la plus grande des baffes de sa vie. Il me remercie et derrière m'accuse de tous les maux. Il n'assume rien. Je ne l'ai jamais forcé à quoi que ce soit. Il était bien content de me baiser toute la semaine.

Moi : Espèce de connard va, dégage de la et ne m'adresse plus jamais la parole

Sofiane essaye bêtement de s'excuser ou de dire quelque chose mais c'est trop tard. Il a été trop loin. Je ne lui pardonnerai jamais ça. Par après tout ce qu'il vient de se passer. Quelques larmes coulent, je les essuie avec mon t-shirt et je vais voir Salma.

Je m'approche du bébé, Salma remarque tout de suite ma tête

Salma : Anthony ça ne va pas ?

Moi : T'inquiète c'est l'émotion

Salma : ...

Je me penche au-dessus de l'espèce de berceau dans lequel dort le mini-Sofiane. Il lui ressemble tellement.

Salma : Je voudrais tellement que cet enfant soit comme toi. Que tu sois là pour lui. Je veux l'appeler Anthony

Des larmes se mettent à couler à torrents sur mes joues.

Salma : C'est lui c'est ça ?

Moi : De quoi ?

Salma : C'est à cause de Sofiane que tu pleures ?

Moi : Non c'est la pression je te dis

Salma : Anthony, ne le pleure plus. Il ne te mérite pas

Moi : Hein ?

Salma : Ne te brise pas en mille morceaux pour Sofiane.

Moi : Mais je ne comprends pas ?

Salma : Redresse-toi et sois fort. Sans toi il n'est rien. Tu es comme son oxygène. Il t'aime au-delà du raisonnable. Au-delà de la religion même.

Moi : Qu'est-ce que ?

Salma : Ecoute-moi Anthony. Je connais Sofiane depuis longtemps maintenant. Je connais ses habitudes, son fonctionnement. Crois-moi, il t'a en lui, tu es sa drogue.

Je pleure de plus belle

Salma : Je ne suis pas aveugle, ni conne. J'ai mis du temps à comprendre et à accepter mais  c'est de toi dont il est amoureux. Je n'ai jamais rien dit car je veux le protéger et que maintenant je t'apprécie beaucoup. J'aime aussi Sofiane mais j'ai vite compris que je ne le rendrais jamais heureux. Alors je m'occupe de lui du mieux que je peux, pour essayer de l'aider à vivre sans toi, sans qu'il vive son amour au grand jour.

Moi : Salma...

Salma : Pourquoi crois-tu que je t'appelle quand est au plus mal ? Pourquoi as-tu été son témoin ? C'était mon idée. Pardon si ça t'a fait du mal. Mais il fallait que tu sois là pour lui à ce moment. L'attitude et le désarroi dans les yeux de Sofiane lorsque vous êtes revenus de Marseille, lorsque je suis revenue tout à l'heure. Je n'avais aucune raison d'aller au bled, en tout cas pas d'excuse. Je le sentais juste dériver, et je t'ai appelé.

Moi : Salma ce n'est pas ce que tu crois

Salma : Non c'est bien plus. Sofiane et toi vous êtes comme deux âmes sœurs. Mais deux âmes sœurs brisées par la vie et que rien ne pourra recoller. A voir ton visage, il vient encore de te briser. Il ne pense rien à ce qu'il t'a dit. Il crève de te voir sans t'avoir, il ne peut pas être séparé de toi. Il ne peut pas être séparé de moi non plus, il le sait, je le sais et tu connais les raisons. Et maintenant notre fils est là.

Je pleure, mais j'ai l'impression que je ne m'arrêterai jamais, je suis en mille morceaux.

Salma : J'ai toujours accepté ta présence. Pour ma famille, pour Sofiane, pour toi. J'ai appris à ne pas te haïr, et à te pardonner. Grâce à Allah j'ai même appris à te connaitre et à t'aimer. Tu es devenu important pour moi-même. Un complice, un ami, un pilier dans ma vie. Beaucoup pourront ne pas comprendre mes choix. Mais j'aime mon mari, je ne peux pas le sauver. Il doit le faire tout seul, mais il n'arrive pas à choisir. Pour lui, tu es aussi important qu'Allah, c'est dire, tu connais le rapport qu'à Sofiane à la religion. Ne le laisse jamais tomber, quoi qu'il arrive. Reste toujours quelque part pour lui, accessible. S'il te fait trop souffrir, pars mais ne coupe pas tous les contacts. Il en mourrait. Je respecterai ton choix Anthony, et je t'aime

Moi : Je t'aime Salma, je suis tellement désolé. Pour tout. Je m'en veux terriblement

Salma : Ce n'est pas de ta faute, c'est le destin qui n'arrive pas à vous réunir et qui m'a mis au milieu. Je l'ai accepté.

Je fais un énorme câlin, on pleure tous les deux. Je ne sais pas quoi dire, ce qu'elle a dit m'a totalement bouleversé. Je lui dis au revoir, et je prends une petite photo avec son fils. Il s'appelle Farès. Je l'envoie à Salma. Elle sait. On ne se reverra pas.

Je sors de la clinique, je ne trouve pas Sofiane. Tant pis, cette fois-ci, je m'en vais.

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N'hésitez pas à faire vos commentaires, surtout sur cette intense partie ! 

Il fallait que ce soit toiWhere stories live. Discover now