Fantesya Tome 1 "La Légende De Fantesya"

Chapitre 14 : Verre de sang

Je suis retourné dans ma chambre pour m'y reposer encore un peu et réfléchir à ce que Logan a dit. « Et moi aussi » ? Ça veut dire que Logan a souffert ? Mais de quoi ? Non c'est impossible il ne peut pas souffrir en me blessant c'est un sadique ! Mais alors pourquoi ?

J'oublis le vampire quelques temps pour aller explorer le manoir. Je suis si confus que je n'ai pas la force de m'échapper et après tout ce sera plus simple de tenter le coup quand je connaîtrai le manoir. Je sors donc de ma chambre et commence à arpenter les couloirs.

La première chose qui a retenu mon attention c'est les immenses tableaux accrochés aux murs. Il n'y a que des scènes de guerre. Ça ne m'étonne pas plus que ça étant donné les « loisirs » des vampires. Je m'arrête sur un en particulier pour le détailler. On y voit à gauche un homme de profil, qui ressemble beaucoup à Logan, tendre la main droite vers des gens, une vingtaine, ces gens, pour certains, sont à genoux devant Logan et tiennent leur tête entre leurs mains, un autre retient une femme et s'apprête à la poignarder, il pleure alors que la femme à l'air horrifiée. Des corps gisent sur le sol. Chaque personnage, pleure, ou cri c'en est effrayant surtout que les couleurs sombres rendent la scène d'autant plus macabre.

Celui d'à côté représente une fois de plus Logan, mais il est assis sur un fauteuil devant une table sur laquelle trône une carte. Des hommes en armures sont présents et semblent l'écouter attentivement. Surement la représentation d'un conseil de guerre. C'est vrai, j'ai tendance à oublier que Logan fait partie des puissances de son monde.

Je continue mon exploration, sans surprise les couloirs sont exclusivement noirs, rouges ou blanc. Mais surtout chaque pièce est sombre, je regarde par une fenêtre. Le ciel est entièrement bouché par d'épais nuages noirs. C'est alors que ce que m'avait raconté Lynn sur le royaume vampire me revient, « comme les vampires craignent la lumière du soleil leur île est toujours recouverte de nuages d'orage en journée qui se dissipent à la nuit tombée pour laisser place aux étoiles et à la lune ». La lumière du soleil ne peut pas les tuer, rien ne le peut, mais elle les brûle lentement comme si on versait de l'acide sur la peau, à cause de leur régénération rapide ils compensent. C'est une souffrance atroce pour eux, c'est pour ça qu'ils se protègent. Moi-même je ne voudrais pas être un vampire pour ne pas connaître ça. Je ne m'attarde pas davantage et continue mon chemin.

J'arrive rapidement au salon dont le rouge et le noir prédominent encore mais dont le blanc du sol et du plafond estompe un peu le tout. Les meubles sont tous en bois massif et les fauteuils en cuir noir impeccable. Le lustre est également époustouflant. Je continue sur la gauche et tombe sur la salle à manger dotée d'une grande table qui peut accueillir jusqu'à trente convives au moins.

Logan est d'ailleurs assis tout au bout de celle-ci, des papiers sous les yeux et un verre à la main. Je me rapproche de lui et découvre un liquide rouge dans celui-ci. Je retiens un haut le cœur. C'est du sang.

Logan relève la tête, surement en m'entendant et remarque que je le dévisage. Ses yeux de la même couleur que le liquide qu'il boit, passe de moi à son verre puis de son verre à moi. Un sourire naît sur ses lèvres.

- Tu veux goûter ? Intervient-il.

Non mais c'est quoi cette question ?

- Bien sur que...

- Oui.

Il se lève et se rapproche de moi.

- Tu vas voir c'est délicieux même si ça n'égale pas le tien.

- Quoi ! Non, ne m'approche pas avec ça ! Je n'en veux pas !

- Il rit. T'as pas d'humour.

- Désoler de ne pas trouver ça drôle mais ce truc à l'air... dégoûtant.

- Si un jour tu veux savoir le goût que ça a, t'aura qu'à venir me demander. Viens ton petit déjeuné est prêt, tu n'as pas mangé depuis ce matin après tout.

Mon petit déjeuné ? Il a préparé mon petit déjeuné ? Je croyais qu'il était en colère contre moi ? Et puis pour en revenir au liquide rouge, il est hors de question que je trempe mes lèvres là dedans ? Et puis « Un jour » ? 

- Si je ne suis pas déjà mort. Dis-je à voix basse.

- Pardon ?

- Je n'ai rien dis.

Je ne préfère pas l'énerver pour l'instant. Et le garder de bonne humeur le plus longtemps possible. J'avale mon petit déjeuné toujours sous le regard de Logan.

- Je peux te poser une question ?

- Oh lieu de me demander, pose-la, on gagnera du temps.

- Quel âge as-tu ?

N'entendant pas la réponse je relève les yeux vers lui. Il me fixe intensément un petit sourire au coin des lèvres. Il m'énerve.

- Tu t'inquiètes de si je rentre dans la moyenne d'âge que tu acceptes ? Me demande-t-il joueur.

- Pas du tout, c'est juste que ça m'intéresse.

- J'ai 250 ans, 23 environ si tu préfères.

- Est-ce que vous vieillissez ?

- Non. Nous naissons comme vous puis nous grandissons jusqu'à un certain âge. Ce n'est pas nous qui décidons mais il est compris entre 20 ans et 50 ans. Ensuite nous sommes comme figés dans le temps. Rien ne peut l'empêcher.

- J'ai entendu dire que seul l'ausphyte peut vous tuer. C'est vrai ?

- Oui. Mais j'espère pour toi qu'une mauvaise idée n'est pas en train de trotter dans ta tête. Il fronce les sourcils.

- Ce n'est pas le cas. Je m'affole... Qu'est ce qu'il y a ?

Son expression est plus intense à mon égard comme s'il me sondait.

- Passe ta journée comme bon te semble, mais je te conseil de ne pas sortir de ma propriété si tu ne veux pas te retrouver vidé de ton sang.

Il part, je suis seul à présent. OK, il a un comportement assez étrange en ce moment. Evidemment que je vais sortir d'ici l'occasion est trop belle ! N'imagine pas une seconde que j'ai oublié tout ce que tu m'as fais. Si je reste ici, je sais que ça recommencera alors je ne préfère pas tenter le diable.

Je me lève d'un bon et prend quelques affaires avec moi. J'ouvre la grande porte à l'entré et m'étonne de ne pas la voir fermée. Je regarde aux alentours. Personne ! Je fonce dans les bois au bout de dix minutes de course je me retrouve à un croisement. Faites que je ne me trompe pas ! Il faut que j'aille vers le camp militaire où se trouve le portail dimensionnel. Je prends à droite et reprends ma course.

Ça fait maintenant quarante minutes que je suis parti du manoir et malheureusement... Je me suis trompé de chemin ! Je suis arrivé en ville, à Orical surement, la capitale. Merde ! Je m'apprête à faire demi-tour mais manque de chance encore une fois...

- Eh mais ce ne serait pas le petit humain de Logan !