Chapitre 13

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Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. J'ai tourné en rond dans la maison puis je suis allé au sous-sol faire un peu de sport. Mais afin de ne pas réveiller Mia, j'ai fini par aller me balader au bord de la mer. Il est maintenant 8h du matin et j'y suis encore, oui je suis encore là à fixer l'horizon en espérant qu'il puisse donner des réponses à mes questions.

Pour cela je ne peux pas faire appel à ma conscience, les réponses ne se trouvant pas dans ma tête jamais je ne trouverai la vérité, seule Mia peut le faire.

Mia, ma douce Mia pourquoi ne pas avoir partagé tes souffrances avec moi? Je suis là pour toi, je dois t'aider à porter ce fardeau afin que tu puisses te libérer et aller de l'avant. Mia comment te sens tu?

« Bonjour, me dit une petite voix
- Hey bonjour toi, dis-je à Mia en tournant la tête vers elle
- Tu as l'air fatigué, tu n'as pas dormi? S'inquiéta-t-elle
- Si mais très peu, mentis-je
- C'est à cause de ce qu'il s'est passé hier soir? Demanda-t-elle
- Hier soir? Ohh ça...je..non tu dois avoir tes raisons, déclarai-je
- Oui sans doute, répondit-elle »

Elle s'assit près de moi et nous fixons tous deux l'immensité de la mer. Comme Youri me l'a recommandé je ne devrais pas lui dire que je suis au courant de son passé, je devrais la laisser parler de ça lorsqu'elle en aura envie. Je ne veux pas la forcer.

Mais je suis impatient à l'idée de connaître la vérité. Je vais lui donner un petit coup de pouce...

« C'est de ma faute? commençai-je
- Non non tu n'y es pour rien, s'empressa-t-elle de dire, ce...ce n'est pas toi
- Si...si tu veux en parler je suis là. Tu peux me faire confiance je suis là pour toi, pour t'aider, j'espère que tu le sais, terminai-je »

Elle ne dit rien. Je tournai alors ma tête dans sa direction et je pus voir ses yeux se remplir de larmes. Je détourne donc le regard. La voir ainsi ne m'amuse guère!

Après un long silence à contempler les vagues elle prit la parole.

« Si je n'en ai pas parlé c'est parce que personne, mis à part mes parents, n'est au courant, et d'ailleurs ils ne connaissent qu'une partie de la vérité, j'ai préféré ne pas les inquiéter plus que ça, dit-elle
- Tu n'as pas à me protéger de quoi que ce soit, sors tout et libères toi, tu te sentiras mieux crois moi, l'encourageai-je
-....
-....
- J'avais 17 ans, c'était un lundi d'hiver et il faisait sombre. Je sortais du lycée et comme toujours je rentrais chez moi à pieds. J'ai.... j'ai voulu prendre un raccourci car la nuit commençait à être beaucoup plus noire et il faisait de plus en plus froid. Je suis donc passée par une ruelle et lorsque j'en étais presque sortie, j'entendis un homme prononcer mon prénom. Je me suis tournée mais je n'arrivais pas à voir son visage, je lui ai donc demandé qui il était et ce qu'il me voulait. À peine eus-je le temps de terminer ma phrase qu'il se jeta sur moi, je me débattais du mieux que je pouvais mais un autre homme arriva, à eux deux ils me portèrent jusqu'à une camionnette et ils me jetèrent à l'arrière.
-...... »

Elle marque une pause dans son récit pour respirer et reprendre ses esprits.

« Je ne sais pas combien de temps ils ont roulé mais une fois arrivé la nuit était là depuis un bon moment. L'un d'eux a mis une de ses mains sur ma bouche et avec l'autre il me tenait les bras: j'avais peur!
On avançait jusqu'à une sorte d'entrepôt et on descendit jusqu'au sous-sol, là il m'a jetée par terre et il est remonté en fermant la porte pour rejoindre son ami. La pièce était froide, humide et avait une très mauvaise odeur: elle sentait la mort!
-.....
- Je me demandais ce que j'avais fait pour en arriver là. Je n'ai pourtant jamais fait de mal, à personne mais voilà certainement un coup du sort qui m'avait choisi. Peu de temps après, enfin je suppose, les deux hommes sont descendus et se sont rapprochés de moi. Ils ont commencé à me déshabiller et moi je n'arrivais plus à bouger, j'étais tétanisée par la peur. C'est là qu'ils ont abusé de moi à tour de rôle et comme je ne réagissais pas ils me frappaient. Je...je ne l'avais jamais fait, ils ont en quelque sorte été ma première fois. Pas terrible pas vrai? »

Elle me regarda mais je ne pus dire quoi que ce soit. Elle me fit un léger sourire triste et poursuivit.

« Au bout du troisième jour je pense, ils....ils ont voulu s'amuser avec moi, plus qu'ils ne le faisaient déjà. L'un d'eux s'est approché de moi et m'a expliqué la situation. Il m'a dit qu'a l'étage ils préparaient un poker avec des amis et que le gagnant, en plus de récolter l'argent que les autres joueurs auraient misé, pourrait m'avoir. J'étais un des prix, certains gagnaient des voitures, d'autres des lingots d'or et bien dans cette partie c'était moi le gros-lot....
- C'est cette partie que tu n'as jamais raconté n'est-ce pas? Dis-je
- Oui c'était trop dur. »

Je la pris alors dans mes bras et après quelques minutes elle continua:
« Je les entendais crier, rigoler et picoler. Et pendant ce temps là je ne bougeais toujours pas. Dans le ventre j'avais un bout de pain et de l'eau et pour me couvrir seulement ma veste. Tous mes habits ainsi que...que mes sous-vêtements étaient de l'autre côté de la pièce. Quelques temps après un homme descendit et rentra dans la pièce en fermant la porte derrière lui, c'était le gagnant de la partie. Je dirais qu'il était Allemand au vu de son accent et...il aimait...il avait des goûts étranges. Il m'a bandée les yeux, attachée les mains et il me fouettait. Les cris sortaient tous seuls, je le suppliais d'arrêter mais au plus je criais au plus il frappait fort.... Je suis restée avec cet homme tout le reste du « séjour ». Après ça il en avait marre de moi et comme j'étais devenue sa propriété il a décidé de me ramener chez moi. Mes parents m'ont alors trouvée quelques heures après et j'ai dû faire une déposition à la police. Je ne suis pas du tout rentrée dans les détails avec eux, je ne voulais pas que tout mon lycée soit au courant. Et cela a marché car ils pensaient tous que j'ai seulement été kidnappée, si seulement....Après ça, j'ai dû allé voir un psychologue car j'ai tenté de me suicider, j'ai dû prendre un traitement lourd et épuisant. Malgré tout, j'ai quand même eu mon bac et les vacances d'été m'ont aidées à aller mieux.
-..... »

Elle s'arrêta sur ces mots et moi je ne dis rien de plus. Nous sommes restés là pendant un long moment jusqu'à ce que nous ayons faim. Nous avons pris nos affaires et nous sommes allés manger au restaurant. Nous avons parlé et oublié, du moins pour le moment, toute cette histoire. Une fois le restaurant fini, nous sommes remontés dans la voiture pour aller chez les parents de Mia. Et oui c'est aujourd'hui que je dois les rencontrer et c'est ce soir qu'elle rencontrera mes parents.

Mia m'as-tu raconté ton passé car tu me fais confiance? Me veux-tu à tes côtés pour le restant de tes jours? Mia vas-tu réussir à aller de l'avant et me pardonneras-tu d'avoir enquêté sur ton passé?

Le destin de Mr Vadim Malinovski ( TOME 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant