|Chapitre 13 | Jupiter

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" Je ne suis rien, je le sais mais je compose mon petit rien avec un petit moreau de tout. "

Victor Hugo

Jour 35 - Lundi

Je m'en rappelle si clairement. Ces années dans un enfers dont je ne connaissais même pas l'existence. Je suis née dans le centre de Brooklyn, dans la haine de mes géniteurs, ils ne voulais pas de moi et me l'on fait comprendre. Je vivais, pour ne pas dire survivais, dans un grenier miteux au grès de la chaleur étouffante de l'été et du froid morbide de l'hiver. Je leur servais de défouloir chaque jours de ma piètre existence, ma mère me prenait en guise de cendrier, en prenant bien soin par la grâce  d'épargner mon visage et mes mains car il m'arrivait de sortir pour faire bonne figure au près de leur amis, donc il fallait que les marques qui trônaient sur mon corps ne leur soit pas visible. A 4 ans, je ne savais pas marcher, à 5 ans, je ne savais pas parler ni lire ni écrire, je ne savais pas ce qu'était le ciel, une poule, ni même une voiture, à 6 ans j'ai vu pour la première fois mon oncle et ma tante, à 7 ans je suis resté plusieurs jours inconsciente, à 8 ans je me faisais sauvé par Tess et Charles, respectivement mon oncle et ma tante au même moment ou les plus grands journaux annonçaient ma mort. Je sortais pour la première fois de ma vie de la maison, désormais j'avais une chambre, une vrai famille, de l'amour, une éducation, des rêves, un sourire sincère, je mangeais enfin à ma faim, je savais marcher, parler et j'apprenais a écrire. 

J'étais resté pendant 8 ans sans voir la lumière du jour. Même a l'intérieur je portais des lunettes de soleil. J'allais à l'école mais je passais le plus claire de mon temps à l'hôpital. Les infirmières étaient mes meilleures amies, elles m'apprenaient plein de chose, chacune y allaient de son espoir. Je ne parlais pas beaucoup, mais je dessinais. Chaque jour, je me baladais dans l'hôpital à la recherche de choses à dessiner. Tout mes dessins étaient placardés aux murs de ma chambre et de la chambre de Seth qui posais volontiers pour moi quand je manquais d'inspiration. La seule école que j'ai connu était à Staten Island, loin du centre agité de New York. Mon passé était mort, et moi j'étais bien vivante. De loin je voyais mes parents accroître leur empire sans aucun scrupules. Après tout sa, j'ai du changer de nom. Comme je n'étais jamais allé dehors auparavant, je ne faisais que fixé le ciel, jour et nuit. Je fixais l'étoile la plus lumineuse dans le ciel étoilé, et cette étoile, c'était Jupiter alors c'est rapidement devenu mon prénom et comme j'étais devenu un vrai fantôme, la question ne se posait pas. J'étais Jupiter Ghost. Les initials ressemblais involontairement a mes anciennes : de Jeudi Anderson Green à Jupiter Ghost... 

Désormais, je suis la gangrène de l'université de New York, un jeune fille heureuse au passé rongé, je peins tout ce qui est a ma porté... Personne en dehors de de ma famille ne savais que la petite Jeudi était toujours là, bien en vie. Et puis, mon cousin est tombé éperdument amoureux d'une petite rouquine qui c'est prit de la confidence. Elle est très intelligente et a très vite comprit comme fonctionnais mon silence et ces multiples facettes de floue. Seth me parlait d'elle chaque soir, quand on se retrouvais dans la bibliothèque dans nos longues heures de confidences et de complicités quotidiennes. Je connais son groupe d'amis sans même savoir vraiment a quoi ils ressemble. Une belle bande joyeuse, soudé ensemble qui se dit tout, rigole même aux blagues les plus pourris du rigolo de service. J'aimais bien Davina, elle était presque devenu une amie, ma première amie...

Et il y avait lui... Seth m'en avait longuement parler. Cet ami venu du Texas, qui habitait près de Coney Island, un endroit qui m'était cher, voir même bien plus que sa. Tayron... Seth me racontait qu'il m'avais remarqué depuis longtemps, qu'il me regardait fixement pendant que je traversais les couloirs, les allées, les classes, alors que moi je redoutais ces instants plus que tout. On étais dans la même classe, je l'avais vu. Il m'avait aussi préciser qu'il avait l'air de s'inquiéter de mes absences, si il savait que pendant ces jours je trônais aux abords des chambres de l'hôpital, et qu'il m'avais dessiné plusieurs fois. Il m'avait monté une photo de lui et un de ses dessin de moi... Il ne m'a qu'aperçu dans une ambiance glauque et il a eu le temps de me détaillé, de m'admirer... Seth le décrivait comme fasciné par ma personne, il m'a aussi notifié qu'il était très charmant, comme pour pour me dire qu'il est temps de recommencé ou commencé quelque chose.

Sous ses mots, les miens se sont tu. Seth m'a envoyé tout les dessins que Tayron avait fait de moi et qu'il avait partager au groupe d'amis. Avec ses coups de crayon, mon visage semble paisible, doux, joyeux... Il m'avait fait un léger sourire. Mon dieu... Tu es doué... Tayron Smith... Ne t'approche pas de moi. Ne t'attache pas à moi. Tu voudra me prendre dans tes bras, mais tu y trouvera de la poussière qui part dans le vent. Ne viens pas, j'aperçois encore les barreaux de ma prisons.

- Il a essayé de te chercher sur internet. Mais c'est difficile quand il s'agit de toi.

Cette nuit, en fixant le ciel étoilé au dessus de Central Park, je repense au contour de son visage sur la photo. Il m'avait dessiné à la lumière du soleil, je le dessinerais avec la lumière de la lune.

Les mots de ton SilenceWhere stories live. Discover now