Like Everybody Else

Chapitre Quatre

Lexique :

Goshiwon : petite chambre à louer avec ou sans toilette/salle de bain.

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" Je te hais."

Voilà les seuls mots inscrit sur la dernière lettre de Taehyung. La boite en contenait certainement une dizaine, il n'y avait pas de date, impossible de savoir exactement quand il l'avait écrite. La seule chose de sûr était ces mêmes ressentiments. Notre jeune homme décida qu'il serait plus judicieux de les lires dans l'ordre chronologique pour mieux comprendre son ami. Il resta là quelques minutes à observer cette boite et son contenu, il ne savait pas s'il était prêt pour l'instant, mais repousser l'échéance ne l'aiderait pas. Il devait assumer jusqu'au bout les conséquences de son départ même si l'envie d'y échapper était très alléchante.

Il pouvait juste continuer et voir ce qu'il se passerait et ne pas s'en soucier n'est-ce pas ? Mais ils avaient tous pris la peine de mettre par écrit leurs pensées, ce serait lâche et mesquin de sa part. Il ouvrit sa fenêtre pour laisser entrer l'air frais du matin, sa chambre commençait à paraître trop petite pour lui, il lui fallait de l'air. En observant les oiseaux présents sur les arbres du jardin, il vit du mouvement dans la maison en face et se précipita pour se rasseoir. Il ne voulait croiser le regard de personne et commença à lire un peu tremblant.

" Jimin ... Où es-tu ? Je veux tellement te voir.

C'est ironique, car je dors dans ta chambre depuis quelque temps et je te vois tous les jours sur ces photos. Il y en a tellement, je t'ai toujours reproché d'en prendre beaucoup trop même, mais maintenant, je suis soulagé qu'elles soient là. Je me remémore des moments qui je pensais n'avait pas d'importance pour moi et je regrette de ne pas les avoir chéri plus que ça. C'est tout ce qu'il me reste.

Cela n'enlève pas le sentiment de vide que je ressens en permanence. Je crois que je suis perdu. Je n'arrive plus à fonctionner tout seul. Est-ce que tu étais la seule raison pour laquelle je me levais chaque matin ? Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il se passe. Pourquoi tu n'es pas là ? Est-ce que tu vas bien ?

On me dit qu'il faut que je passe à autre chose, que tu te portes comme un charme. C'est de ma faute si tu n'es plus là, tu ne pensais pas que je pouvais t'aider. Je suis le pire des amis, je n'avais pas vu ce qu'il t'arrivait ou alors je le savais, mais je n'ai rien fait. Je t'ai aperçu avec ton frère peu de temps avant les vacances d'été je n'avais pas tout compris, il avait l'air énervé. Je n'ai pas voulu t'embêter avec ça, je me suis dit que tu viendrais vers moi si besoin. Je suis si stupide."

La suite avait été écrite avec un stylo de couleur différente.

" Pourquoi j'ai si mal ?

Je ne ressens plus aucune émotion, je n'arrive pas à manger, le goût des aliments me dégoûte et tout le monde me prends la tête avec. Tu n'es plus là alors ce qu'on en a à foutre. Si ça pouvais te faire revenir je me gaverais sans arrêt. Même ces mots si seulement ils pouvaient te faire apparaître devant moi, je ne comprends pas pourquoi je suis en train d'écrire d'ailleurs.

Ils n'ont aucun sens, je n'arrive pas à contrôler mes pensées, elles m'envahissent, je me sens prisonnier. On essaye de me parler tous les jours de mon comportement, pourquoi je n'ai pas passé l'examen pour l'université, ce que je vais faire maintenant. Mais je m'en fous tellement. Ils sont bizarres sérieusement. On ne sait pas exactement ce qu'il t'est arrivé alors pourquoi ils ne sont pas plus inquiets ?