Le tatoueur d'en face [HS]

Chapitre 9 - Peur

Son regard change au moment où le prénom de mon ex petit-ami sort de ma bouche. Il pensait sûrement que j'allais encore l'envoyer balader, mais non, cette fois, je ressentais le besoin de sortir mon venin.

- Enfin, c'est pour ça que tout ce que je veux, c'est de m'amuser. Je veux me centrer sur moi-même, je dis.

- Alors, on est d'accord pour une chose, ajoute Harry en se levant.

Il avance vers moi et se penche dans ma direction. Je me redresse en retenant ma respiration.

- Qu'est-ce que tu fais ? je lui demande. Je ne disais pas ça pour que tu te jettes sur moi.

Il me fait un sourire avant de poser sa main sur la coupe vide qui se trouve sur la table à côté de moi.

- Je te remercie de faire le point, mais je voulais seulement prendre ton verre pour aller le remplir, s'exclame-t-il.

Il se tient droit devant moi avec les deux coupes vides entre ses doigts. Il y a toujours ce sourire agaçant collé sur son visage. De plus, il y a ces fossettes qui se rajoutent au portrait.

- Je suis désolée, je murmure.

Il se recule d'un pas toujours en regardant dans ma direction.

- Je te l'ai déjà dit de toute façon, quand ce sera le moment, c'est toi qui vas me le demander, ajoute le londonien avant d'entrer à l'intérieur.

Je lève les yeux vers le ciel étoilé. Il est tellement beau, ce soir. Puis, avec le vent doux qui glisse sur ma peau, cette nuit me plaît de plus en plus.

Puis, ma tête se baisse quand j'entends Harry revenir à l'extérieur. Il tient les deux coupes toujours vides dans une main et la bouteille de vin blanc dans l'autre.

- Je me suis dit que c'était mieux si je l'apportais, dit-il avant de s'asseoir à nouveau en face de moi.

Il dépose les deux coupes sur la table avant de les remplir. Il prend la mienne et me la tend.

- Je me souviens d'avoir parlé que d'un seul verre, je dis.

- Je sais, répond-il. Par contre, on dirait clairement que tu veux rester, alors prends la coupe.

Je plisse les yeux avant de la prendre. Il m'énerve comme pas possible celui-là. Je ne sais même pas pourquoi, mais il a raison. Je me sens bien ici. Puis, pour une raison qui m'est encore inconnue, je continue à lui faire confiance.

- C'est seulement pour la terrasse, je souffle. Je ne veux pas que tu te fasses des idées.

Il se lève et s'approche de moi. Il s'installe sur le canapé, juste à côté de moi. Je peux sentir la chaleur de son corps s'évaporer, puis son parfum qui s'échappe jusqu'à mes narines. Cette odeur est divine, mais je ne dois pas trop m'y attarder.