Sunburn [Seulrene] - Red velvet

Chapitre 5

Seulgi ne se sentait pas très bien, elle n'avait envie de rien, juste de se changer les idées. Elle n'avait pas très bien dormi les nuits précédentes, et même si elle avait terminé de s'installer, cette maison ne semblait pas vouloir réellement l'accueillir. Sa rentrée s'approchait en plus de cela, et son anxiété était de plus en plus forte. Il fallait qu'elle se trouve une occupation qui la sorte de son quotidien, même lire commençait réellement à l'agacer.

L'air était irrespirable en cette fin d'été, au point qu'elle étouffait même en restant immobile. Elle se décida après mûres réflexions et enfila finalement un short, un débardeur et descendit pour son entrée pour mettre ses chaussures. Sa petite tenue ne l'empêchait pas de suer et d'haïr toujours plus la chaleur, mais elle n'avait pas vraiment le choix.

Son père l'interpella avant qu'elle n'ouvre le portail de leur propriété, alors qu'elle l'avait à peine remarqué dans leur petite cour.

« Qu'est-ce que tu en penses ? Il n'est pas mieux comme ça ? demanda-t-il en lui montrant le vélo qu'il venait de nettoyer de fond en comble. Tu pourras aller au lycée avec, je vais même peut-être passer une couche de peinture dessus.

- Il est super, répondit mollement Seulgi, sa main appuyant de tout son poids sur la poignée du portail.

- Tu ne voudrais pas l'essayer ? proposa-t-il en attrapant la serviette qu'il avait emmené avec lui, pour éponger son front. Je l'ai bien graissé, il ne déraillera plus.

- Plus tard », dit-elle en mettant fin à la conversation.

L'adolescente sortit, traversa la rue après avoir vérifié que la voie était libre, et elle entra dans le petit parc vide. Le père de famille soupira, il ne savait plus quoi faire avec sa fille. Le plus gros problème était son manque de communication alors qu'à une époque, Seulgi était très proche de lui, au point qu'il connaissait tous ses secrets. Il était un peu nostalgique en y repensant, mais il savait aussi que c'était normal, que ses enfants grandissaient et devenaient des adultes.

La petite brune s'approcha des balançoires et sans trop savoir pourquoi, elle posa ses mains sur le siège et elle appuya de toutes ses forces pour vérifier qu'il n'allait pas craquer sous son poids. Le bois était grisâtre et les chaînons avaient visiblement mal vécu, mais finalement, Seulgi n'était pas assez lourde pour que tout s'effondre. A chaque aller-retour, un grincement assez désagréable faisant peur à l'adolescente qui ne se sentait pas très en sécurité. Pourtant, dès qu'elle le pouvait, elle posait le bout de ses pieds contre le sol et donnait une impulsion, pour se donner encore plus de vitesse.

Un haut de cœur lui retournait littéralement tous les organes de son corps, tant elle se retrouvait presque à l'horizontale. Seulgi avait envie de toucher le ciel, de tout lâcher et de se laisser transporter le plus loin possible. La solitude semblait faire des ravages dans son esprit. Elle pouvait rester toute la journée sur cette balançoire, tant le vent frais lui faisait du bien, tant elle aimait sentir ses cheveux voler et ses jambes être dans les airs. Son seul regret était de ne pas pouvoir lâcher les chaînes auxquelles elle se tenait.

Seulgi perdit tout de même rapidement son intérêt pour cette activité, son regard bifurquant à sa droite. Lorsqu'elle atteignait le point le plus haut de son balancement, elle pouvait voir au-dessus de la clôture et des rosiers. Il lui était impossible d'apercevoir le rez-de-chaussée, mais elle voyait bien mieux la fenêtre de l'étage qui devait être la seule sans aucun volet. Néanmoins, elle ne distinguait que de lourds rideaux qui ne laissaient rien apparaître de l'intérieur, et aucun mouvement, bien sûr.

Pourtant, elle n'arrivait pas à le quitter des yeux, avec l'espoir de voir Joohyun, peut-être bien mieux que cette nuit-là, où elle était passée pour une personne trop curieuse et intrusive. Seulgi n'apprenait que rarement de ses erreurs à la première occasion, il fallait qu'elle recommence au moins une fois pour comprendre.