3. L'enfant des étoiles

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J'étais à l'aube de ma vie... Elle se présentait à moi dans la beauté et le mystère de ce monde qui venait de m'accueillir. Je ne le connaissais pas encore, mais j'allais apprendre. Ceux qui l'habitaient m'y guideraient avec amour et patience ; tout comme le faisait ma mère qui me tenait si tendrement dans ses bras.

J'adorais sentir son souffle chaud me réconforter lorsqu'elle me parlait tout bas. Bien que je ne les comprenne pas encore, les mots qu'elle prononçait me berçaient par leur tendre mélodie. J'avais l'impression que nous n'étions qu'une seule et même entité ; que nos esprits resteraient liés à tout jamais, unis par la reconnaissance de ce privilège qu'était la vie.

À chaque fois qu'elle m'allaitait, je posais mon oreille contre sa poitrine, douce et gonflée, afin d'y écouter les battements de son cœur qui m'accompagnèrent depuis le début de ma conception. Cette femme représentait ce que j'avais de plus cher ; je l'aimais de façon instinctive. Je savais que nous étions unis par quelque chose qui dépasserait toujours notre entendement.

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Un enfant était né dans l'immensité infinie de l'univers. L'histoire de sa vie s'inscrivait au plus profond de sa mémoire, semblable au carnet de bord d'un marin solitaire dérivant au long de son existence qui commençait. Ce petit être, si fragile, n'avait encore aucune idée de quelle serait sa destinée. Il allait pourtant être emporté dans une extraordinaire aventure qui ferait de lui un messager, capable de révolutionner le monde qui venait de l'accueillir.

Les mois et les années passèrent. Le fil des jours semblait s'écouler à travers un énorme sablier sans fin...

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Mes frères et mes sœurs étaient devenus mes premiers compagnons de jeu. Ils n'en demeuraient pas moins des exemples que je ne cessais d'observer en essayant, tant bien que mal, de les imiter.

Mon entourage se composait principalement de femmes. Seul mon père s'y distinguait comme étant celui qui, par sa voix et son allure imposante, était là pour nous protéger, nous guider. Il ne venait que très rarement nous visiter, pour ensuite disparaître... sans aucune explication !

Les quelques instants que j'eus l'occasion de passer auprès de lui me laissèrent néanmoins le souvenir d'un bonheur intense, illustré par des images qui resteraient à jamais gravées dans ma mémoire ; comme celle de ses grandes et fortes mains, serrant les miennes avec cette tendre puissance qui m'impressionnait, tout en venant me réconforter.

Je me trouvais en sécurité au sein de mon petit univers ; le seul que je connaisse. Tout y était amour et affection. Rien ne dérangeait l'équilibre presque parfait dans lequel nous étions immergés.

L'arrivée d'une nouvelle petite sœur insuffla assez de vie dans notre demeure pour nous aider à oublier les longues absences de notre père. Le temps s'écoulait sans que nous nous en apercevions.

La ferme que nous habitions faisait partie d'un village entouré d'immenses pâturages et de cultures s'étendant à perte de vue. Sa population était composée d'un bon millier de femmes, accompagnées de leurs nombreux enfants... pour à peine une centaine d'hommes.

Notre maison, semblable à toutes les autres, avait la forme d'un petit dôme, fait de bois, recouvert de quelques antennes ainsi que d'une multitude de panneaux solaires hexagonaux lui octroyant une isolation parfaite. Quelques grandes baies vitrées y laissaient agréablement entrer la lumière du jour.

L'étage du bas contenait la cuisine et un grand salon qui nous servait également de salle à manger. Celui du milieu, beaucoup plus petit, était composé de la chambre des parents entourée par celles de leurs nombreux enfants. Et enfin, celui du haut abritait une petite salle circulaire où seuls les adultes avaient le droit de se rendre.

Homo Sum 1 : l'éveil de l'humanité (Episode 1 : Fédération)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant