Partie II Chapitre 16 : Soutien amical

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Quelques minutes plus tard, j'entendis un bruit de portières claquer au dehors. Je risquai un regard par la fenêtre après m'être relevée mais la bruine et l'obscurité m'empêchèrent de distinguer quoi que ce soit. Le tueur n'avait pas laissé de message sanglant sur les vitres glacées depuis des heures et cette absence temporaire m'angoissait. Je sentais sa présence dans l'ombre et pourtant je ne le voyais pas, c'était vraiment horrible. Il pouvait surgir à tout moment. Maintenant peut être. Alors que mes amis allaient sortir de la voiture. Ils étaient peut être même déjà sortis, et je ne pouvais rien pour les aider. Je resserrai mon portable dans ma main tout en scrutant les ombres immobiles derrière la fenêtre. J'attendais un bruit quelconque, une preuve qu'ils arrivaient, mais rien ne venait briser le silence. Je m'imaginais les pires scénarios, les voyais déjà mourir comme mon frère, sous la pluie torrentielle. Mon cœur se serra avant d'accélérer. Soudain, la poignée de la porte s'abaissa et la porte s'entrouvrit. Elle laisse alors entrer un visage. Celui de Maxime, suivi de Sarya. Mes deux amis rentrèrent furtivement, puis Maxime ferma l'entrée aussi vite qu'il était apparu. Je me pris à sursauter avant de demeurer immobile près de la vitre. Je les scrutai, ne sachant comment réagir. Finalement, Maxime me demanda, l'air étonné et amusé à la fois:

"Hé bien? Quel accueil..!"

J'esquissai un faible sourire pour réponse, puis jetai un coup d'œil vers Sarya, qui grelottait. Je rétorquai timidement:

"Désolée, ça fait tellement longtemps que je n'ai pas parlé à quelqu'un de.. Vivant! Je suis tellement heureuse que vous soyez là, je-..."

Les mots se bousculaient, s'entre-choquaient sans sortir de ma bouche. La joie qui gonfla mon cœur me rendait euphorique. N'arrivant pas à dire quelque chose d'autre, je sautai aux cous de mes meilleurs amis. Sarya éclata de rire, la bouche de Maxime dessina un sourire en coin. Elle me fit cependant revenir à la réalité en me disant:

"Et regarde ce qu'on a apporté..!"

Elle désigna un sac plastique qui était étalé pitoyablement sur le parquet. Je le saisis et l'ouvrir afin de découvrir son contenu. Toutes sortes de boîtes de conserve étaient empilées les unes sur les autres, ainsi que des sachets de biscuits et... Son éternelle compote de pommes. Je restai ébahie quelques instants avant de lui demander en bafouillant:

"Co-Comment tu as su que...
-Que tu manquais de nourriture? acheva Sarya. On s'est dit qu'il ne devait pas te rester grand chose, compte tenu des circonstances..."

Je lui souris en guise de remerciement, tout en me redressant. Je déposai les vivres sur la paillasse de la cuisine en faisant rapidement l'inventaire, lorsque la voix de Maxime brisa le silence:

"Je ne voudrais pas vous presser mais... Claire, si tu nous racontais en détail ce qui s'est passé ici..? Histoire de savoir dans quoi on s'est embarqués, Sarya et moi..."

Je délaissai alors mes conserves pour revenir près de mes amis. Mes yeux se voilèrent et je poussai un léger soupir tout en murmurant:

"Bien sûr, désolée, venez, on sera mieux dans ma chambre pour discuter."

Ils hochèrent la tête de concert, puis nous montâmes les escaliers les uns derrière les autres. Le parquet grinçait à certains endroits, mais je n'y faisais même plus attention. A mesure que nous montions les marches, je voyais peu à peu une petite lueur d'espoir apparaître dans l'obscurité de cette situation... Malgré la tempête qui sévissait toujours au dehors, et malgré ce tueur lancé à mes trousses. Mais pourquoi n'avait-il pas empêché mes amis d'entrer? Tant de mystère m'aurait donné des frissons, mais, en présence de Sarya et de Maxime, je me sentais... Plus forte. Même si je savais pertinemment que ce n'était qu'une vague illusion.

Entre la vie et la mortWhere stories live. Discover now