Chapitre 6: Réconciliation temporaire

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Je me retournai brusquement, l'effrayante silhouette ayant refait surface dans mon esprit. Je n'y avais pas repensé depuis que j'avais vu cette ombre s'étaler quelques secondes durant sur le mur blanc de notre maison. Une multitude de frisson me parcourut, mais je ne découvris que mon frère perché sur la rambarde de l'escalier. Je me pris à émettre un soupir de soulagement, lorsque un coup de tonnerre me fit de nouveau sursauter.

"Hey... Je dérange? Voulut savoir mon frère."

Je secouai ma tête de droite à gauche, signe que sa présence me rassurait plus qu'autre chose. Je ne le disais pas clairement mais j'avais toujours eu du mal à supporter la solitude. Mes amis étaient restés à Paris et je n'avais pas pût sympathiser avec d'autres jeunes pour la seule et bonne raison que je n'avais pas encore été à mon nouveau Lycée. Gaël s'approcha pour s'asseoir à côté de moi. Aucun de nous n'osa parler pendant un bon moment, puis il me dit soudain:

"Est ce que tu tiens le coup?"

Très bonne question, je ne le savais pas moi même. Je restais en vie, certes, mais qui sait ce que nous voulait cet étrange individu rôdant autour de la maison? Petit a petit, je me disais que j'étais morte sans le savoir. Espérer ne faisait pas partie de mon vocabulaire courant mais Gaël, si. Je répondis après un temps de réflexion, peu convaincante:

"Hum, m'ouais... J'imagine que ça va tant que je ne gis pas inerte sur le sol..!
-Arrête de rire, je suis sérieux, là.
-... Ok, disons que c'est dur mais que je tiens le coup quand même...
-Tu sais que t'as pas intérêt à me mentir..! Répliqua mon frère avec un sourire taquin.
-Et ça servirait à quoi, hein?! De toute façon, tu vois bien que tout va mal autour de nous, là!"

Mon frère parut surpris par ce ton agressif. Non, cela ne me ressemblait pas, j'aurais dut le couper gentiment, comme avant, mais... Je me perdais, dans cette histoire. Oui, plus on avançait, plus ça me détruisait. Je détendis mes muscles sollicités par mon emportement soudain et émis un soupir dévasté. Je m'excusai:

"Pardon, je... Ça va trop vite, je sais plus où j'en suis...
-Y'a pas de soucis, n'importe qui serait dépassé par tout ça."

J'aimais beaucoup mon grand frère, il avait toujours les bons mots, je l'admirais. Nous discutions alors d'autres choses, préférant oublier notre situation quelques instants. La façon dont Gaël me parlait calmait la rage qui s'était installée en moi. Nous passions enfin un bon moment depuis le départ de maman, lorsqu'un nouveau flash lumineux projeta l'ombre sur le mur.

Entre la vie et la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant