La fraicheur et l'insouciance de l'adolescence mêlées aux souvenirs douloureux. La responsabilité et la réalité de la vie d'adulte, entrecoupées de fragments du passé. Puis, le nouveau voisin qui emménage dans l'appartement d'en face...
Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
Quelques jours sont passés depuis mon accrochage avec Insoon, et j'ai pris la résolution de m'excuser puis de modifier mon comportement. Après une petite remise en question, j'ai compris qu'elle avait tout de même raison sur ces certains points : la distance que j'instaure entre elle et moi, et ma froideur. Elle ne mérite pas le traitement que je lui ai infligé ces dernières semaines, je me dois de me faire pardonner.
Comme tous les dimanches, nous traînons à nos occupations. La télévision est notre meilleure alliée lorsque nous ne savons pas quoi nous dire. A vrai dire, j'ai parfois l'impression que nous n'avons jamais rien à nous dire. Elle ne comprend pas mon tempérament tout comme je ne comprends pas le sien, c'est à se demander comment nous avons pu nous plaire au-delà du physique. Pourtant, en grand sage, je me rappelle les paroles de ma mère, la veille de mon mariage : « c'est plus souvent la guerre que la paix, mais il faut tenir le coup ». Elle n'a jamais été très doué pour réconforter son fils... Ou peut-être avait-elle déjà deviné qu'Insoon et moi étions des opposés ?
Assez enthousiaste, je la rejoins sur le canapé et lui adresse un baiser sur la joue. Elle me scrute, surprise mais joyeuse. C'est ma toute première marque d'affection depuis notre dispute, elle assimile que j'ai fini de « bouder » comme elle se plaît à dire.
« -T'as fini d'être vexé ? elle demande.
-Insoon, je n'étais pas vexé.
-Tu m'as quand même traité de sombre conne, elle répond du tac au tac.
-C'est vrai... d'ailleurs, je m'excuse. Mais, reconnais que tu m'as fait ma fête.
-Oui. Sauf que si tu n'étais pas aussi susceptible, cela serait plus simple.
-Et toi, si tu ne te comportais pas en péteuse de 15 ans, notre relation serait plus apaisée, je lâche, froissé par ses attaques.
-Ok, tu es donc toujours vexé. »
Je soupire et me relève pour rejoindre une autre pièce. Même quand je tente de m'excuser, elle m'exaspère. Je suis surpris de la patience dont j'ai pu faire preuve pendant trois ans. Elle ne m'a jamais agacé à ce point. Peut-être aussi car je ne la voyais qu'une ou deux fois par mois les premières années de notre relation. Ce n'est que depuis que nous sommes mariés qu'elle a diminué ses voyages professionnels à l'étranger.
Malgré ses reproches, je tente de garder la tête froide et m'apaise en respirant profondément. Je compte retourner dans le salon et essayer à nouveau de rétablir un semblant de calme entre nous deux. Seulement, je suis de nature impulsive, donc je ne garantis rien quant au succès de ma mission. Yeontan me rejoint dans la cuisine, remuant sa queue. J'en profite pour le caresser. Lui ne m'a jamais contrarié, et je suis aussi le seul à m'en occuper. Insoon ne lui adresse même pas un regard et oublie constamment de remplir sa gamelle.
