Chapitre 24

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Nous marchons depuis plus d'une vingtaine de minutes dans les rues de Daegu

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Nous marchons depuis plus d'une vingtaine de minutes dans les rues de Daegu. Il fait nuit noire et surtout froid en plein mois de février. Jungkook rit quand je grelotte et quand je me plains. Lui me traîne par le bras avec enthousiasme. Nous finissons par arriver devant sa maison d'enfance. Et ce n'est qu'à cet instant que je comprends où il veut en venir. Elle est comme dans mon souvenir, rien n'a changé si ce n'est la façade, qui a été rafraîchie. Un curieux panneau « À vendre » trône en maître sur la pelouse. Le temps que je contemple ce fragment brutal de ma vie d'adolescent, mon comparse entreprend d'escalader la barrière du jardin pour pénétrer dans le cabanon. Je le suis à la trace et bondis sur le haut du grillage. En un rien de temps, j'atterris dans le jardin, qui lui, a subi les ravages de l'hiver. Le gazon est gelé et les arbres nus. C'est si étrange de revenir ici, après 10 ans. Je remets les pieds dans un endroit où je pensais ne jamais retourner. Un endroit qui m'a fait tant de baume au cœur. Nous rejoignons l'intérieur du cabanon, qui n'a pas changé d'un pouce. La banquette, les murs, tout est intact.



« -Tu savais qu'elle était à vendre ? je demande, curieux.

-Oui, j'ai fait des recherches avant de venir à Daegu. Mais même si elle avait été habitée, on serait revenu dans ce foutu cabanon en pleine nuit.

-Je comprends mieux pourquoi tu as embarqué toute ma chambre. On va dormir ici, n'est-ce pas ?

-Prêt à passer la meilleure nuit de ta vie, Tae ? il lance, en riant. »



Je ris à mon tour. Cette intention me touche, terriblement. Il avait prévu cette petite escapade nocturne ainsi que tous les à-côtés depuis quelques jours. Cela me conforte dans l'idée qu'il ressent les mêmes choses que moi, qu'il éprouve les mêmes besoins. Un mince filet de nostalgie s'est immiscé dans mon existence, il y a quelques mois, et désormais, dans ce lieu, il rayonne de mille feux. Chaque toucher, chaque baiser, chaque parole, tout me revient comme si je n'avais jamais quitté cet endroit. Jungkook me scrute, attentif, pendant qu'il dépose le plaid ainsi que les oreillers sur la banquette. Il espère me percer à jour, savoir ce que cela me fait d'être là où tout a commencé.



« -Jungkook ? je l'interpelle.

-Oui, maître Kim.

-Arrête de m'appeler comme ça ! je rétorque, le rouge aux joues.

-C'est pourtant ce que tu es... il souffle, le sourire aux lèvres.

-Merci pour tout ça... Sincèrement, merci. »



Il se relève délicatement et s'approche de moi, ses mains rejoignent mes hanches. Nos orbes se rencontrent une énième fois depuis le début de ce séjour. Pourtant, c'est comme s'ils se redécouvraient à chaque regard échangé. Mon cœur bat à toute vitesse, je vis un rêve éveillé. Un rêve qui, quelques temps auparavant, n'était qu'un horrible cauchemar mélancolique. De longues minutes s'écoulent sans mot dire, nul besoin de briser ce silence qui en dit long. Ses longs doigts se déplacent au creux de mes reins et au fur et à mesure des secondes, sa bouche se dépose sur mes lippes, avec douceur. C'est semblable à une bouffée d'air frais, et à l'inverse, semblable à un véritable brasier qui s'enflamme à l'aide d'une toute petite allumette. Chaque sentiment, chaque émotion, tout se confond pour mettre tous mes sens en éveil. Mon corps répond machinalement à ce baiser, il connait toujours autant la marche à suivre. Mon esprit, quant à lui, est en alerte. C'est comme s'il voguait au-dessus de mon enveloppe charnelle, impuissant face à cette explosion de délicatesse. Sa langue se fraie un chemin à travers nos lèvres et rend visite à la mienne. Une sensation exquise, qui ne ressemble à aucune autre.

in the mood for love | vkookWhere stories live. Discover now