R O S E "alone"

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Ça y est. Ses amis étaient partis. On connaît tous ce sentiment de solitude quand les gens partent de chez nous après qu'on ait passé du temps avec eux. Rose ressentait ce sentiment à cet instant précis. Elle observa le salon - rangé grâce à Charlie et la femme de ménage qui était passé- et soupira avant de remonter.

Une fois dans sa chambre, elle s'allongea sur son lit. Elle avait l'habitude d'être seule, après tout ses parents n'étaient jamais là. Ils la trimbalaient dans des réceptions, des soirées. La bas, elle trouvait en général des adolescents dans sa situation et ils prenaient des bouteilles de champagne avant de s'isoler. Elle en avait rencontré des centaines. Ces enfants que leurs parents transportaient comme des valises, les amenant pour montrer qu'ils étaient une famille unie. Avant de les laisser seuls chez eux pendant qu'ils partaient en voyage d'affaire ou en vacances. Oui, c'était bien d'être seul, sans ses parents pour les disputer, avec une maison immense pour faire des soirées. Rose adorait ça mais le sentiment de solitude la rattrapait bien vite.

Elle avait tout ce qu'elle voulait. Mais ce qu'elle souhaitait réellement d'un côté c'était juste ses parents. Depuis combien d'années n'étaient ils pas la pour ses anniversaires ? Depuis combien d'années n'avaient ils pas fêté Noël juste en famille, sans des dizaines d'hypocrites ?

Et puis la pression qu'il y avait aussi. La pression de ce monde était dingue. Ce monde que Rose visitait parfois, le temps d'une soirée, mais qui la suivait partout. La blonde était jolie,magnifique même. Quand on parlait d'elle au dinner ce n'était pas pour vanter ces talents mais pour vanter sa beauté. Elle se rappelait encore de la première remarque de sa mère, quand elle avait commencé à grossir à cause de la puberté. Tu devrais faire attention, tu vas devenir énorme. C'était une des premières fois qu'elle remarquait quelque chose sur elle. Et par peur de la décevoir, Rose avait commencé à faire du sport, des régimes. Elle voulait tellement sa validation, comme si le simple fait que sa mère lui dise qu'elle était jolie, mince - parfaite pour elle en bref- allait la convaincre que c'était vrai.

Au fur et à mesure du temps, les régimes et le sport ne l'avaient plus contenté. Et les réceptions où la seule chose à faire était de manger n'arrangeaient rien. Alors de temps en temps, elle se faisait vomir. Comme la veille. Elle avait mangé trop de chips, bonbons et autres. Et elle culpabilisait. Alors elle avait trouvé ce moyen là. Mais c'était pas très grave après tout ,songeait elle, ça n'arrive pas souvent. A cause du monde de ses parents, elle devait toujours être parfaite.

Elle ferma les yeux. La jeune fille ne disait rien à ses amis. Pour ne pas les inquiéter et puis parce que ce n'était pas si grave que ça non ? Ça aurait brisé une illusion que tout son lycée avait depuis longtemps: même les plus riches, les plus parfaites personnes ont des problèmes, la seule chose qui les différencie des autres, c'est leur argent et le fait qu'ils savent sauver les apparences.

M A D  W O R L DOù les histoires vivent. Découvrez maintenant