M A D W O R L D

C E P H E E "silence"

Pour la première fois depuis longtemps - c'est à dire quelques mois- Cephée était plongée dans le silence. Pas de musique assourdissante, pas de discussions en bruit de fond, pas de cours à écouter. Etrangement, ses pensées ne l'assaillaient pas brusquement, elle n'explosait pas dans un torrent de colère. C'était juste...relaxant. Ses tympans revivaient - en silence toujours. Elle était rentrée depuis quelques heures et n'avait rien fait a part rester allongée dans son lit sans rien dire. Ses parents avaient toqués a sa porte quelques fois, lui proposant a manger ou pour discuter mais elle les avait ignoré, simplement.

La veille, elle avait terriblement, atrocement bien dormi. Elle n'avait pas dormi mille ans, mais son sommeil était si réparateur qu'elle se sentait revivre. La brune s'était observé dans le miroir et avait cru voir ses cernes commencer à s'estomper - une illusion, bien sur, mais ça l'avait réconforté. Pour la première fois depuis longtemps - encore-, Cephée s'était souri dans le miroir. Harry avait été parfait. Il n'avait pas posé plus de questions et l'avait bercé jusqu'à ce qu'elle dorme comme un bébé. Elle n'avait même pas entendu ses amis rentrer dormir.

- Cephée ?

Son père venait d'entrer, sans toquer ce qui énerva encore plus la jeune fille, déjà en rogne par la venue de cet homme dans sa chambre.

- Ma chambre n'est pas un moulin. Tu frappes ou tu pars. Mais si tu pouvais partir ce serait mieux.

- Oh...Désolé...Mais au moins tu parles ! C'est une avancée.

Il sourit et commença a s'avancer vers le lit de la brune.

- J'ai dis quoi ?!

Elle se releva brusquement et soupira d'agacement.

- C'est dingue le fait que dès que je suis un peu mieux vous venez me soûler !

- Eh..Tu me parles pas comme ça.

- J'en ai plus rien a faire de comment je te parle.

Elle se retourna contre le mur pour ne pas le voir et ferma les yeux. Cephée commençait à développer un talent pour s'enfermer dans une bulle, en majorité pour arrêter de penser a ses parents et ses problèmes. Elle se crispa dans son lit en soupirant. La jeune fille entendit son père lui parler en essayant d'être gentil. Elle détestait. Elle n'avait qu'une envie c'était lui crier: mais comment tu peux pas voir que je vais pas bien ? Comment tu peux ignorer a ce point là juste pour sauver ta conscience ? Ca la stressait plus qu'autre chose.

La brune stressait de plus en plus, pour rien principalement. Sa plus grande peur à ce moment là - ce qui accentuait son stress- était de faire une crise d'angoisse. Elle s'était renseigné sur Internet dessus. Elle ne cessait de se demander : et si j'en fais une et que personne n'est là ? Si je n'arrive pas à me calmer ?

Elle imaginait la sensation qu'on pouvait avoir. La sensation de mourir disait on même si ce n'était qu'une impression. Mais elle se voyait déjà, seule dans sa chambre, paniquant, totalement incapable de bouger, de crier, de faire quoi que ce soit. Combien de temps pourrait elle rester comme ça ? Combien de temps avant qu'un de ses parents ne montent ? Longtemps surement vu qu'ils s'inquiétaient plus pour leur conscience que pour elle.