Sentiment de Trahison

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Ma mère se trouve devant moi. On a toujours eu une relation conflictuelle.
Elle n'a jamais été présente et je lui ai toujours reproché et puis on a fini par couper les ponts. Elle, parce qu'elle ne devait pas tenir à moi et moi parce que j'avais l'impression de plus la déranger qu'autre chose. Elle ne m'a jamais désiré mais je n'y suis pour rien et pourtant elle me l'a bien fait sentir. Elle me fixe de son regard haineux, et sa voix scie l'air pour venir me frapper:

- Tu as tué mon fils ! Quand cesseras-tu de faire du mal autour de toi ?! Rend-toi à l'évidence, personne ne t'aime et pour cause, tu ne le mérites pas. Tu es seule car personne ne veut rester prêt de toi. Tu es toxique et il est temps que tu t'en rende compte !

Je mets mes mains sur mes oreilles et pleure, je la vois s'approcher de moi menaçante et elle me répète :

- Tu as tué mon fils, tu l'as tué, tu as tué la seule personne qui te supportait ...

- Non non... c'était un accident.

- Que tu as provoqué, tu attires les ténèbres autour de toi, elle t'entoure et elles vont finir par te consumer, tu es obscure ! 

- Arrête ! Tais-toi. Laisse moi !

Elle est toujours debout devant moi tandis que je suis agenouillée en larmes.

- Je t'ai rien fait ! Je ne l'ai pas tué, laisse-moi !

- Si ! Tu es née, et je t'en voudrais toujours pour ça. Tu pleurais, tu me cassais les pieds, à toujours demander de l'intention, tu m'as volé mon fils, il ne voyait plus que toi. Et moi il m'a oublié, par ta faute !

- Je n'étais qu'un bébé...

- Non tu étais un monstre ! Et maintenant tu te retrouves toute seule et ça me réjouis. Tu as enfin récolté ce que tu as semer. Tu mérites tout ce qui t'arrives ! Et j'espère que tu continuera de souffrir. Puis tu brûleras dans les flammes et je serais là pour te voir te consumer jusqu'à ce que tu ne sois plus qu'à tas de poussière ! J'aurais ma vengeance, petite emmerdeuse !

- Non ... ne dis pas ça. Tu ne peux pas me dire ça. J'ai rien fait, laisse moi tranquille, arrête de rire...

Je crie, je hurle, mais c'est comme si aucun son ne sortait de ma bouche. Je suis coincée. Je vois mon reflet dans le miroir mais je ne vois que solitude et détresse. Mes pensées se mélangent, mon esprit s'égare. Mon monde s'est éteint, il est devenu sombre car il s'est éteint alors qu'il était ma bougie. Je passe par tellement de sentiments et d'états d'âme mais au fond c'est comme si je ne ressentais rien. Le vide m'entoure et plus rien ne m'atteint, je suis anesthésiée. Mais j'aimerais revivre, reprendre goût à la vie mais comment ? Cette question m'obsède. Elle me fait devenir folle. Tout ça m'obnubile et c'est trop pour moi, mon frère avait tort je ne suis pas forte, je suis faible et je souffre atrocement en continue. Cette douleur ne me quitte jamais, depuis qu'il partit.

Je me débats, j'ai chaud. Je me redresse vivement, en posant une main sur mon cœur et c'est sans surprise que je le sens palpiter à toute vitesse. J'essuie les quelques larmes qui parcourent mes joues. Je décide d'aller m'aérer sur le balcon de ma chambre en me couvrant du sweat. Lorsque je sens l'air frais fouetter ma peau humide de sueur nocturnes, un souffle d'apaisement s'échappe de ma bouche. Je m'appuie sur la balustrade et je vois l'eau clair de la piscine illuminée et je sais que puisque je ne réussirais pas trouver de le sommeil de nouveau, je décide d'aller piquer une tête, je sais que je n'ai pas de maillot de bain mais j'ai un caleçon de rechange et puis personne à cette heure ci ne me verra et puis une fois dans l'eau on ne me verra pas, je prend une grande serviette dans la salle de bain. Mon sweat qui ne m'a pas quittée et mon jogging sous le bras puis je descend en bas, le plus silencieusement possible. J'espère déjà n'avoir réveiller personne durant mon cauchemar alors j'aimerais éviter de les déranger encore plus si c'est le cas mais ils m'auraient sans doute réveiller si c'était le cas. Je pose la serviette et le jogging sur un transat, il ne fait pas du tout froid pour une nuit mais ce n'est pas étonnant nous rentrons bientôt dans l'été et nous sommes sur une île paradisiaque. Je retire mon sweat et le garde près de mon buste, je vérifie que personne ne me regarde en vérifiant les fenêtres et les balcons ainsi que le jardin et ne voyant personne je le laisse tomber puis j'entre tout de même avec mes mains sur ma poitrine au cas où. L'eau est chauffé mais pas trop, elle est parfaite. Je me fais quelques longueur puis je me laisse planer sur le dos. Mon dos qui d'ailleurs commence à faire doucement disparaître les traces des coups de fouets d'Armaán. Je n'oublierais jamais ce supplice qu'il m'a fait endurer ce jour là. Je regarde la pleine lune de ce soir, elle est magnifique et elle éclaire bien. J'ai toujours adoré la lune, quand j'étais petite dans la voiture je la regardais pensant qu'elle nous suivait. Depuis j'adore l'observer et je sais aussi que je suis assez sensible au soir de pleine lune. Ça joue sur mes nerfs, sur mon sommeil. Je m'allongeai dans le grand trampoline du jardin que mon frère m'avait acheté.

El  Dragón ( En Correction ) Where stories live. Discover now