La Carapace

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Point de vue d'Armaán :

Trois longues semaines sont passées, nous passons la majeure partie de notre temps à l'hôpital. Angie et Sofia ont pu sortir il y a plus d'une semaine maintenant mais Selia reste en couveuse sous constante surveillance a l'hôpital. Nous faisons très fréquemment des aller retour entre la maison et l'hôpital.

Mais Angelica m'inquiète, elle passe tout son temps à l'hôpital. Ne rentrant que rarement à la maison. Elle passe des journées entières avec Selia. La communication entre nous est devenu compliquée. Je la sens souvent distante, que ce soit avec moi, nos amis il n'y a qu'avec ses filles qu'elle accepte un contact et encore je la sens souvent aulleurs.

Lorsque j'ai voulu lui en parler elle se braque et cela finit en dispute.
Alors on s'est éloigné elle et moi. Je sens qu'un fossé s'est creusé entre nous, et surtout que Angelica a battit une barrière entre elle et tout le reste du monde. Elle s'est enfermée dans sa bulle. J'en ai parlé à la gynécologue qui l'a suit depuis le début de sa grossesse, elle m'a dit que les hormones jouaient beaucoup sur les émotions des jeunes mamans, que ça pouvait être lié à un baby blues. Surtout que son accouchement était loin d'être lambdas. Apprendre qu'au lieu d'avoir une fille nous en avons deux de plus que la deuxième est en faible santé c'est très compliqué à gérer.

Alors j'ai essayé de la soutenir, de l'aider mais elle n'a fait que me rejeter encore et encore. Puis je me résigné à seulement lui laisser du temps pour elle-même. D'autant plus que même pour moi cette situation est loin d'être facile alors son rejet ne fait que renforcer mon mal être et j'ai plus d'une fois faillit m'énerver contre elle alors que c'est bien la dernière chose à faire. J'ai donc pris mes distances moi aussi.

Je passe énormément de temps avec Sofia. Même si pendant mes débuts j'ai eu beaucoup de mal à prendre mes marques. Je ne m'y connais pas du tout en bébé. Et elle est petite, fragile et dépend entièrement de moi lorsque nous sommes que tous les deux. Maintenant elle et moi ne faisons plus qu'un. Angelica est une maman douce et à l'écoute seulement elle est souvent à l'hôpital ou encore très fatiguée alors je m'en occupe la plupart du temps et j'ai fini par créer un lien indéfectible avec Sofia. Quand elle pleure j'arrive toujours à la calmer en la prenant dans mes bras. Elle râle quand j'ai un teeshirt, elle ne veux que du peau à peau. Je sais qu'elle ne peux pas dormir dans le noir total, et que son lait ne doit jamais être trop tiède presque froid. Elle n'aime pas être portée par d'autres hommes que moi ce qui est très comique. Carlos, Bastián et Dim ont tous essayé sans succès.

J'observe beaucoup Angelica de loin, je vois bien qu'elle va mal. J'essaye d'établir un contact un geste de temps en temps, une parole. Mais je n'obtiens jamais aucune réponse. Je prend sur moi, je ne dis rien mais ce n'est pas pour autant qu'une infime partie de moi commence à s'énerver de son comportement. Je me retiens, je me retiens vraiment pour rester calme croyez-moi.

Je sais que tout ça est très dur à traverser mais après tout ce qu'on a vécu j'ai du mal avec le fait qu'elle préfère se renfermer sur elle-même. Plutôt qu'on affronte tout ça ensemble.

En ce moment nous sommes à l'hôpital je suis sortis passer un appel tandis qu'Angie est resté avec Sélia. Je retourne les voir, j'ai hâte de pouvoir prendre Selia dans mes bras. C'est une nouveauté de ses derniers jours, elle est maintenant moins fragile et nous pouvons la porter de temps en temps dans nos bras.

J'entre dans la chambre et Angelica ne se tourne même pas vers moi elle reste le regard fixé sur Selia. M'étant dorénavant habituer je n'y prête pas plus attention et je me dirige de l'autre côté de la couveuse, une sage femme vient m'aider pour me mettre la petite dans les bras. En comparaison à sa sœur, Selia est minuscule, j'ose en général à peine bougé.

El  Dragón ( En Correction ) Where stories live. Discover now