Le plan parfait II

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NOVEMBRE 2017


- Max et les filles annulent. Il pleut trop, me dit-elle après avoir raccroché.

- Bah tiens.

Je rabats ma capuche sur mes cheveux, contrarié.

- Je préviens Jules qu'il ne faut pas qu'il se déplace pour rien.

Pour confirmer ses dires, Camille compose un rapide message sur son portable tout en le protégeant de la pluie. Celle-ci a détruit sa coiffure maintenant aplatie, ses cheveux sont plus foncés tandis que ses longs cils papillonnent à chaque fois qu'une goutte tombe dessus.

Elle est belle.

- Est-ce que tu veux que je te raccompagne ?

- Ça ira, ne t'en fais pas.

Elle fait quelques pas en arrière, prête à partir et je ne peux définitivement pas rester sans rien faire. Je ne laisserai pas passer la chance d'avoir un moment rien qu'avec elle. Je sais, je suis un gros lourd.

- Attends ! Camille, tu...

Je me racle la gorge en étant rassuré qu'elle attende la fin de ma phrase.

- On pourrait aller boire un verre tous les deux ?

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Julian.

- Accepte au moins ça.

- Je suis navrée... murmure-t-elle en reculant à nouveau.

- Pourquoi ? demandé-je lorsqu'elle se retourne pour partir.

Autant tenter le tout pour le tout.

- Donne-moi une bonne raison de refuser et j'accepterai de te laisser partir.

- Je...

Elle semble perdue, ses yeux cherchent dans les miens une réponse qui pourrait me faire taire mais je sens qu'elle ne trouve rien.

- C'est d'accord, soupire la blonde. Mais pas longtemps, je dois rentrer pour 16H00.


***


- Avez-vous fait votre choix, les jeunes ?

- Une simple soupe aux tomates, s'il vous plaît.

- La même chose pour moi. Avec un sandwich jambon beurre et un coca.

Nous sommes entrés dans cette petite sandwicherie parce qu'elle était la première sur notre chemin. J'étais rassuré en voyant le menu qu'ils n'y faisaient pas que de simples sandwichs rapides et mal faits. Une bonne soupe, Camille a bien raison, ça nous réchauffera.

- Tu n'as pas faim ?

- Pas vraiment.

- Je te laisserai manger un bout de mon sandwich, si tu en as envie.

- Ça ira, merci.

J'ai l'impression de devoir marcher sur des œufs à chaque fois que je prononce quelque chose. C'est déstabilisant.

- Petit estomac ?

- On va dire ça.

Elle hausse les épaules lorsque nos deux portables s'allument au même moment, ceux-ci disposés au coin de la table, chacun de notre côté. Je n'y fais pas attention, continue de la regarder mais son regard semble plus doux lorsqu'elle prend le temps de lire le message que nous venons de recevoir. Ses yeux me paraissent même amusés. Curieux, je jette un œil à mon téléphone puis ris doucement.

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