Rien ne va plus

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JANVIER 2018


Mon couple avec Camille semble tenir malgré les difficultés que nous avons à nous voir ces derniers jours. La raison ? Ses parents. Encore et toujours, oui, ils ne lui lâchent pas la grappe, l'empêchent de sortir tard le soir tout en essayant, par tous les moyens possibles, de savoir si c'est avec moi qu'elle est. Bien sûr, elle arrive toujours à semer le doute, nous fréquentons les mêmes personnes, il est donc normal que ses parents la croient sur parole malgré que, la plupart du temps, nous sommes en tête-à-tête et non avec nos amis. D'ailleurs, ceux-ci sont vexés depuis que nous n'acceptons plus leurs sorties qui sont, en réalité, déclinées par Camille. Elle refuse de les voir pour ensuite me proposer de sortir, si ça ce n'est pas de l'amour.

Je conçois qu'il est trop tôt pour envisager quelque chose de sérieux mais bordel, je me sens tellement bien à ses côtés, elle me rend heureux comme personne n'a jamais su le faire. Il faut dire que je n'ai pas beaucoup cherché, les filles ne m'intéressaient pas, je les laissais venir à moi sans y faire attention. Tandis qu'avec Camille, c'est beaucoup plus fort que ça, ça peut paraître niais mais j'ai tout de suite su qu'elle avait ce petit truc en plus que je ne trouverai chez personne d'autre.

En parlant du loup, son prénom s'affiche à l'instant sur mon portable alors je décroche, de bonne humeur.

- Salut toi.

- Julian, sanglote la blonde à travers le combiné.

- Camille ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Je... mes parents. On s'est disputé Julian, ça ne va pas, souffle-t-elle.

- Par ma faute, encore une fois ? je soupire.

- À propos de toi mais... ce n'est pas de ta faute, je te l'ai déjà dit. Écoute, Julian je...

Elle inspire bruyamment, sa voix est cassée et je refuse qu'elle se mette dans cet état, il faut que ça cesse, ses parents ne se rendent pas compte du mal qu'ils font en n'acceptant pas notre relation et ça va de pire en pire.

- Cam' ? Réponds-moi, s'il te plaît.

Debout, je tourne en rond dans ma chambre, l'inquiétude me fait faire des tas de choses, plisser le bout de mes draps, ranger un tas de feuilles de cours et je n'ai aucune autre solution que de rester au téléphone avec elle pour tenter de la calmer.

- Les parents d'Ana ont tout balancé, ils savent que ce n'est pas avec elle que je suis tous les jours, on...

- Camille ?

- J'ai mal Julian, je... je n'arrive pas à respirer.

Crise d'angoisse ? Difficultés respiratoires ? Que suis-je censé faire ? Je n'y connais rien.

- Appelle tes parents ! crié-je sans rien n'y changer. Camille ? Camille, tu m'entends ? J'arrive !

- Non, a-t-elle la force me dire avant de raccrocher.

Si elle pense que je vais l'obéir et la laisser seule, elle fait mal. Une chance que ma mère ne travaille pas, je m'empresse de la rejoindre dans le salon, occupée sur une grille de sudoku, elle relève le visage en même temps que ses lunettes qu'elle cale sur le haut de son crâne, surprise.

- Maman ! Il faut qu'on aille chez Camille, s'te plaît, c'est urgent.

- Chéri, calme-toi, qu'est-ce qu'il se passe ? s'inquiète-t-elle.

- Maman, il faut faire vite, je ne plaisante pas, la pressé-je par dépit.

- D'accord, laisse-moi le temps d'enfiler quelque chose de présentable.

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