Quand la vérité éclate...

488 63 4
                                    

JANVIER 2018


Julian : RDV chez moi dès que possible.

Excepté mon message vocal, il s'agit du premier message envoyé à Camille depuis notre dispute. Après avoir découvert le secret qu'elle cachait avec brio, je suis rentré chez moi, énervé, sans pour autant le montrer à Monsieur Latour. Bien sûr, mon visage parlait pour moi-même, j'étais sans doute devenu blanc lorsqu'il s'est inquiété en me voyant descendre les escaliers.

- Tout va bien Julian ? On dirait que tu as vu un fantôme !

- Oui. Je dois rentrer, ma mère m'attend, ai-je dit en serrant les papiers, volés quelques minutes plus tôt dans la chambre de ma petite amie, dans la poche avant de mon sweatshirt.

Maintenant, je fais les cents pas dans ma chambre, prêt à devenir fou d'une seconde à l'autre, la nouvelle m'a été fatale, elle cachait si bien son jeu, c'est incroyable. A-t-elle menti jusqu'au bout ? Sa mère est-elle atteinte, elle aussi, d'un cancer ou s'est-elle déchargé d'un poids en me faisant croire que les rendez-vous médicaux étaient destinés à sa mère et non à elle-même ? Je remets toute notre relation en doute, qu'a-t-elle pu me cacher d'autre ? J'ai beau lire entre les lignes du dossier que je serre entre mes mains, je ne comprends qu'un mot sur deux, la plupart étant des termes médicaux que je ne prendrai pas le temps de rechercher sur internet, je n'ai plus de motivation, seulement besoin d'explications.

Camille : Je suis en chemin. Mon père m'a dit que tu étais passé, tout va bien ?

Je suis bien trop anxieux afin de prendre le temps de lui répondre, mieux vaut patienter, je ne suis plus à ça près. Lorsque la peau voisine à mon ongle me picote, je grimace, sachant que j'ai rongé celle-ci un peu trop en profondeur. Il faut que je m'occupe pour ne plus que mes pensées ne divaguent, j'ai l'impression de tomber dans les pommes à chaque effort que je fais.

La sonnerie retentit, je me dépêche d'ouvrir la porte d'entrée à Camille via l'interphone tout en laissant celle de mon appartement contre le loquet, histoire qu'elle n'ait plus qu'à pousser le bout de bois pour entrer.

Je m'installe à la table ronde de la salle à manger, ma jambe frétille nerveusement pendant que mes yeux scrutent la porte du regard, impatient d'avoir Camille en face de moi. D'une main, je joue nerveusement avec les papiers que j'ai, à nouveau, repliés dans la poche de mon pull. Lorsque Camille pointe enfin le bout de son nez, un petit sourire timide illumine son visage bien qu'il paraît encore plus creux et maigre que la dernière fois. Tout ça m'est passé sous le nez, il va falloir que j'arrête de me voiler la face, Camille est bel et bien malade.

- Julian, je... commence la blonde en s'approchant de moi après avoir verrouiller la porte d'entrée.

Ma mère ne devrait pas rentrer avant deux bonnes heures. J'espère que, d'ici là, les vérités auront enfin toutes éclatées.

- Est-ce que ça va ? demande-t-elle prudemment en s'asseyant à son tour.

- Bien. Et toi ?

- Oui, ça va. Tu-

- Où étais-tu ?

Elle hausse les épaules, ses yeux me fuient. Elle est sur le point de mentir.

- Comme d'habitude, ma mère avait rendez-vous alors-

- Dis, tu ne m'as jamais vraiment parlé de sa maladie.

- Bien sûr que si. Je t'ai dit qu'elle avait un cancer, dit-elle sur la défensive.

- Rien de plus. Un cancer de quoi, mh ?

- Je n'aime pas en parler Julian.

- Est-ce héréditaire ?

Près de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant