La famille Latour I

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NOVEMBRE 2017


Ce matin, je me suis réveillé en retard. Alors, je me suis rendormi.

Comme le bon élève que je suis, et surtout pour être tranquille d'esprit, j'ai décidé de me rendre au lycée vers midi, afin de ne pas louper les dernières heures de cours. Me voilà donc assis, en avance, à la table que nous occupons pendant nos pauses déjeuner.

Dehors, il pleut et, parce que je suis un grand frileux, j'ai enfilé mon sweat à capuche au-dessus d'un t-shirt épais. Ma veste en jean ne me réchauffe pas tellement, il faudrait que je pense à aller en acheter une nouvelle pour l'hiver.

Les yeux rivés sur mon bouquin d'Histoire, j'ai beau relire plusieurs fois la même phrase, je n'arrive pas à la comprendre. Mes pensées prennent le dessus.

- Tu es matinal, aujourd'hui.

La voix de Camille me fait sursauter. Je relève mon visage pour la regarder s'installer face à moi, un petit sourire sur les lèvres.

- Panne de réveil.

- Mouais.

Je lui souris.

- N'empêche que, question absence, tu me bats.

Sa bonne humeur s'efface, elle baisse le regard puis hausse les épaules en déplaçant son plateau de manière à ce qu'il soit le plus droit possible à l'angle de la table.

- Ouais. Beaucoup de rendez-vous.

- Tu veux m'en parler ?

Elle refuse, secoue son visage et grimace.

- Il n'y a rien de spécial à dire, tu sais.

- Tu es une star cachée, c'est ça ? Ton agenda est chargé, tu es mystérieuse, mmmmh..., je souris. Je ne dirai rien, t'en fais pas.

Bingo. Elle sourit et c'est ce que j'espérais qu'elle fasse en la taquinant de cette manière.

- Quel boulet ! soupire Anaïs en s'affalant à côté de son amie.

- Ferme-là, je te dis que je n'ai pas vu la marche.

Maxence fusille la brune du regard en s'asseyant à sa place habituelle. Il me remarque et ne peut s'empêcher de ricaner en me bousculant l'épaule.

- T'es là toi ! Monsieur Turner était furieux, t'aurais dû voir ça...

- De mon absence ?

- Nan, ça on s'en fou. Il voulait bosser sur ce fameux devoir là... mais personne avait commencé. Alors, il a voulu nous mettre la pression et doubler les points mais ça ne marchait pas, il n'était pas crédible. T'aurais dû le voir... il était tout rouge, rit Maxence en se tenant le ventre.

- Ouais bah il va vraiment vous le compter double, tu verras.

- Nan, ce prof est trop gentil, il ne le fera pas. Il s'est excusé et nous a demandé d'apporter un brouillon au prochain cours. J'espère que t'as de l'inspi, Ju.

- Pas du tout, soupiré-je en enfonçant ma capuche sur ma tête.


***


Ce qui me semble être une heure est, en réalité, cinq putain de minutes. Il faut dire que la géographie n'est pas mon dada ; j'aime voyager, découvrir de nouvelles choses mais la voix robotique de notre professeur ne sert à rien d'autre que m'endormir. D'ailleurs, Maxence n'arrange pas les choses, ça doit faire deux bonnes minutes qu'il fait retentir le cliquetis de son bic, ce qui a l'étrange don de me relaxer.

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