Tentation I

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NOVEMBRE 2017


Une semaine est passée et Camille a manqué plusieurs jours d'école. Les autres, elle se faisait discrète, s'éclipsait après manger sans jamais rester avec nous à la fin des cours. J'ai eu l'occasion de lui parler, on a même beaucoup rigolé mais ça en restait là. Cette fille est une énigme, j'ai l'impression qu'elle me laisse un message codé à chaque mot qu'elle prononce.

Ce matin, de grands rayons de soleil surplombent la pièce dans laquelle je prends mon petit-déjeuner, accompagné d'un dessin-animé trop récent qui passe à la télévision. Mon portable vibre sous la multitude de messages qu'envoie mes amis mais que je ne prends jamais le temps de lire.

Ma mère m'a laissé le reste de ses pancakes, je m'empresse de les finir pour ne pas arriver en retard, m'habille d'un simple jean noir accompagné d'un pull basique de couleur blanche. Le soleil, c'est traître. Sans oublier que nous sommes qu'au mois de novembre et que l'hiver risque d'être encore plus froid.

Je sors de chez moi après avoir enfilé ma veste en jean, descends les escaliers avec la lanière de mon sac à dos dans ma main droite et pousse un énorme soupir de bien-être lorsque je sens enfin l'air frais sur mon visage. Il n'est pas froid, du moins, le soleil fait que j'apprécie le mélange des deux. Nous commençons plus tard ce matin, notre professeur de langues est absent. Max m'a proposé de le rejoindre chez lui mais j'ai poliment refusé, prétextant un devoir non fait. La vérité, c'est que mes heures de sommeil sont tellement importantes pour moi que personne n'arrivera jamais à me les enlever.

Une grande blonde m'attend au coin de la rue, comme elle me l'a annoncé hier soir par texto, Pauline avait envie de faire le chemin avec moi aujourd'hui.

- Salut, toi.

Le nez plongé dans son portable, la jolie jeune fille retire ses écouteurs lorsqu'elle remarque ma présence, toute souriante.

- Hey, comment tu vas ?

Elle se penche vers moi pour m'embrasser sur la joue, je sens son odeur enivrante de cannelle mélangée à de l'orange tandis que ses cheveux chatouilles le bout de mon nez lorsqu'elle m'embrasse une deuxième fois.

- Il fait beau alors ça ne peut qu'aller.

- Tu traines toujours en gros pull, qu'est-ce que tu caches ? rit Pauline en marchant à mes côtés.

- Ahhh ! Je suis un grand frileux, voilà mon secret !

Son rire résonne, il est si doux que ça me fait presque du bien de l'entendre. Pauline est très mature, elle est la seule –avec Maxence bien sûr– à m'avoir si bien accueilli dès mon arrivée, sans me juger, se méfier ou me fuir comme la peste.

- Je vois ! Moi, c'est tout le contraire, rit Pauline.

En effet, l'adolescente porte un chemisier noir rentré dans une jupe haute plissée à carreaux, ce qui rend ses jambes encore plus élancées qu'à la normale. Elle est très jolie, je l'avoue, cependant, trop superficielle pour moi. Elle n'a pas de veste sur les épaules et j'espère pour elle que le temps restera sec.

- Pas beaucoup de points communs, grimacé-je.

- Je suis sûre que si ! Dis-moi... qu'est-ce que tu aimes faire pendant ton temps libre ?

- J'aime beaucoup lire.

- Moi aussi !

Son ton surpris mais excité me fait rire.

- Heureusement. C'est un peu le principe de notre filière alors...

Elle rit à nouveau, me tape l'épaule à l'aide de son poing puis attrape mon bras pour l'enrouler autour du sien.

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