Faux espoirs II

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NOVEMBRE 2017


Cet après-midi, nous n'avons plus que deux heures de sport avant que notre journée se termine. Pour mon plus grand bonheur, une séance de basket-ball est prévue pour les garçons tandis que les filles s'entraîneront au badminton. J'ai toujours aimé joué au ballon, mon père m'entrainait durement lorsque j'étais enfant, puis il a commencé à relâcher la pression qu'il exerçait sur moi et a complètement zappé mon existence. Jamais je n'aurais abandonné le sport, je rêvais jour et nuit d'intégrer un club dans ma ville natale, la NBA était devenue ma série préférée mais jamais je n'ai pu réaliser ce que j'espérais tant.

- Je déteste ce sport, souffle mon geek préféré.

- La question est : aimes-tu un sport en particulier ?

- Et jouer à la PlayStation n'en est pas un, intervient Maxence en laçant ses baskets.

- Figurez-vous que, d'après un article sur internet, jouer aux jeux vidéo est un très bon moyen de-

- Jules ! Thomas ! Venez ici, crie notre professeur d'EPS.

L'index de Jules toujours levé vers le haut, mon ami semble contrarié d'avoir été interrompu. Sous nos regards amusés, nous l'observons marcher vers l'adulte afin d'obéir et installer les paniers de basket ainsi que les filets avec son autre camarade de classe.

- Dieu merci, on aurait eu droit à l'article, son contenu, sa date de parution et l'auteur même, soupire Maxence.

Suite à la demande plutôt délicate de notre professeur, nous nous échauffons pendant dix minutes.. Enfin, les filles, elles, poussent des petits cris de mécontentements mais discrètement tout de même pour ne pas se faire entendre.

- Alors, ce rencard avec Pauline ?

- Ce n'était pas un rencard, rétorqué-je en grimaçant.

Je trottine aux côtés de Maxence quand Jules nous rejoint.

- Putain Max, Camille fait toujours la tête. Elle me saoule à la fin.

- Pourquoi elle fait la tête ?

- Aucune idée. Depuis midi elle râle. Max, dis-lui !

- Bah ouais, souffle le brun en essayant de garder un bon rythme. Elle râle, laisse-la râler, qu'est-ce que tu veux que je fasse ?

Jules n'a pas d'endurance, il a beaucoup de mal à nous suivre que ça me fait presque mal au cœur. Il est à bout de souffle à force de parler.

- Bah ch'ais... pas. Faudrait lui... lui parler.

- Vas-y alors. Au moins, tu pourras t'échauffer normalement et éviter de crever à chaque pas que tu fais.

Le blond marmonne une insulte à l'égard de son ami et je ne peux m'empêcher de le suivre du regard, tombant ensuite sur Camille qui, si elle le pouvait, me tuerait en un battement de cils.

- Si tu te poses la question ; oui tu es la raison pour laquelle elle est de mauvaise humeur.

- Sérieux ? J'avais pas remarqué, j'ironise. Et tu trouves ça normal ? demandé-je, presque vexé.

- Ouais. Fin nan. En fait, je m'en fou.

- Je lui ai proposé de déjeuner avec moi, elle a refusé. Qu'est-ce que ça peut bien lui foutre que je sois avec Pauline ?

- J'en sais rien. C'est une meuf et, je te l'ai déjà dit, les meufs sont compliquées.

J'hésite puis, finalement, je ralentis, trottine sur place et attend discrètement d'arriver à la hauteur de Camille pour reprendre ma course à son rythme. Anaïs, Jules et Gaëlle me contournent pour continuer leur course.

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