[fr] ❴ MOMENTARY ❵ ━ bts

chapitre 31;

Deux semaines s'étaient écoulées, déjà.

En soi, les habitudes du bunker n'avaient pas changé d'un pouce mais l'ambiance n'était plus la même par rapport à avant. Les habitants qui sont nés ici n'étaient toujours pas habitués à voir de nouvelles têtes : à savoir celles des survivants d'une attaque de traqueurs. Ils les évitent comme la peste, ils s'éloignent de ceux qui ont vu la mort de leur propre yeux. Les habitants natifs du bunker ... non seulement Jin ne les appréciait pas de base mais il ne pouvait plus supporter leur messe-basse. Pour leur montrer que ces survivants n'avaient rien d'inhumain, Jin les accompagnait très souvent durant leur repas en discutant avec eux, soignant leurs blessures, découvrant leurs histoires, leur joie et leur peine avant le drame. Jin savait ce qu'ils avaient enduré, il portait une empathie profonde envers eux. Parmi les survivants, il y avait une dizaine de personnes aussi différentes les unes que les autres, aussi jeunes et âgées soient-elles.

Mais dans le lot : il y avait Lana.

Cette petite au regard cristallisé était la plus calme des enfants de son âge. Elle jouait calmement dans son coin avec sa peluche en forme de lapin rose, son seul ami en qui elle semblait avoir une confiance immense. Quand Jin apparaissait dans son champ de vision, elle commençait à courir vers l'adolescent afin de se réfugier entre ses jambes. Oui, Lana s'accrochait souvent aux jambes de Jin. Elle ressemblait à ces koalas que le garçon avait vu une fois dans un livre quand il était plus jeune.
Lana ne disait rien, elle observait les alentours, tenant fermement sa peluche rose qui portait le nom de Cooky. Ils étaient inséparables et si un adulte avait le malheur de s'approcher trop près d'elle ou de sa peluche, cette dernière utilisait un pouvoir très particulier qui était de hurler à plein poumon pour éloigner tout danger potentiel. Cela n'aurait pas étonné Jin si on lui disait que les traqueurs n'avaient pas réussi à s'approcher de Lana dû à son cri perçant.

C'était sûrement ce qui l'avait sauvé, entre autres.

Maintenant que l'ambiance du bunker s'était calmée et que les nouveaux habitants avaient pris leurs repères, Jin était retourné voir Ji-Eun au sujet de la lettre de Namjoon. Il avait pris la décision de se confier sur ce qu'il avait vu dans son bunker natal à l'infirmière : la lettre, les lieux inchangés, les traqueurs sans âmes, RJ, le scalpel. Bref, cette sortie avait été chaotique aux yeux du jeune garçon et il lui arrivait parfois d'en faire des cauchemars.

Comme si la situation n'était déjà pas suffisamment anxiogène comme ça.

Jin était assis face à Ji-Eun, cette dernière observa la petite Lana qui jouait avec quelques jouets en bois et des livres destinés à des enfants de son âge. RJ et Cooky étaient installés à côté d'elle, donnant l'illusion qu'ils veillaient sur cette petite créature faible et fragile. Ji-Eun sortit la lettre et la remit à Jin dans le plus grand des calmes. Elle s'installa par la suite sur son siège avant de s'y adosser pour avoir le confort souhaité, elle prit la parole par la suite.

- Si tu veux mon avis concernant la lettre : je la trouve étrange.

Jin fixa intensément Ji-Eun dans l'espoir qu'elle détaille un peu plus sa remarque.

- C'est écrit maladroitement, il y a beaucoup de rayures et de choses non dites. C'est comme si la lettre avait été envoyée sans qu'elle ne soit complétée dans sa totalité.

Et ce fût le choc.

Jin avait l'impression de s'enfoncer dans une confusion encore plus grande qu'avant. Il essayait de se souvenir des propos écrits sur le papier mais en y réfléchissant, la chose la plus importante dont il se souvient lorsqu'il avait lu la lettre pour la première fois : c'était le sentiment de trahison, de colère et de tristesse qui avaient envahi Jin à ce moment-là. Étrangement, il n'avait plus de souvenirs détaillés sur le contenu de la lettre. C'était peut-être pour ça qu'il n'avait pas vu les détails que la jeune femme avait pu remarquer. Dans tous les cas, ce que disait Ji-Eun était comme un nouvel espoir, très petit mais espoir quand même.