28. Pendant la soirée

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On laisse nos affaires dans la pièce prévue à cet effet. Il faut croire qu'elle n'a pas d'autre fonction car elle ne contient que des portants de manteaux, une table et un canapé où s'amoncellent des sacs à mains. Faut imaginer la taille de cette baraque pour avoir une pièce dédiée à y amasser les manteaux et autres sacs des invités. C'est dingue !

— On s'autorise une petite visite ? propose Mariam avec un air malicieux.

Je hausse les épaules.

— Comme tu veux.

— Allez !

Elle m'attrape le bras et m'entraîne avec elle. Je me laisse faire. Mariam est bien plus curieuse que moi, mais j'avoue que, pour le coup, là, je le suis un peu aussi.

On passe d'une pièce à une autre, nous extasiant devant la grandeur des lieux. Je me demande ce qu'ils peuvent bien faire avec autant de mètres carrés ! Il me semble que Leo a deux frères, plus âgés, qui ont quitté le nid depuis un moment, ils sont donc trois, les parents de Leo et Leo à résider dans cet endroit.

Personnellement, même si j'avais suffisamment d'argent, je ne verrais pas d'intérêt à vivre dans une maison aussi grande. Surtout pas à Antis ! Je préférerais avoir des biens aux quatre coins de la planète. Va savoir si ce n'est pas le cas pour la famille de Leo.

On finit notre tour du propriétaire, puis on gagne le gigantesque salon. Des petits groupes sont dispersés dans l'espace. Certains discutent, d'autres dansent, d'autres, encore, jouent aux cartes en poussant des cris stridents. La partie a l'air d'être animée.

On fait un crochet par la cuisine pour se servir à boire.

— Je me sens mal quand même d'être venue les mains vides.

Mariam esquisse une moue gênée.

— Ouais, moi non plus, ça ne m'a même pas effleuré l'esprit. Ça craint. On est de mauvaises invitées.

— On fait tellement peu de soirées aussi !

Mariam fait mine d'être blessée.

— Dis qu'on est des sans amis !

— On est des sans soirées fixes.

Mon amie se met à rire.

— On va dire ça.

On farfouille parmi les bouteilles pour faire notre choix. Coca pour Mariam, elle déteste l'alcool, et une vodka-pomme pour moi. Depuis que j'ai découvert cette boisson en buvant par mégarde dans le verre de mon oncle à une réunion familiale, j'en suis devenue complètement fan. Évidemment, aucun membre de ma famille n'en a rien su. J'ai fait mine de m'étouffer en affichant une moue de dégoût. Pas folle la guêpe.

Les mains pleines, on retourne dans le salon. Mariam repère un canapé libre, elle fonce dessus. Elle s'y enfonce et passe les jambes par-dessus l'accoudoir tandis que je me juche au bord du canapé. Je bois une longue gorgée. Puis une autre. Je zieute autour de moi.

— Tu cherches quelqu'un en particulier ? me demande Mariam d'une voix mielleuse.

— J'aimerais savoir qui je chercherais en particulier.

Ma vie amoureuse est aussi vide que le verre de vodka que j'ai descendu bien plus vite que je ne l'aurais cru. Mariam sirote son coca. Elle n'en a même pas bu la moitié.

— L'homme de ta vie.

J'explose de rire.

— Rien que ça ! Ici, à Antis ? Laisse moi rire. Allez, sur ces bonnes paroles, je vais me resservir.

Keep It QuietWhere stories live. Discover now