53. Mariam

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Stan. Stanislas Durant. Je me répète ce nom inlassablement en fixant la photo. Je ne crois pas avoir vu ce visage à la battue. Non, j'en suis même sûre. Il n'était pas présent. Lors de la soirée chez Leo ? Je n'ai pas fait attention. Et au lycée, est-ce que je l'aurais croisé ? Ça, même si je n'en ai pas le souvenir, c'est fort probable.

Je le cherche sur les réseaux sociaux mais je ne trouve aucun compte à son nom. Je teste différentes orthographes mais rien ne sort. Probablement utilise-t-il un pseudo. S'il est totalement absent de toutes les applis, je me poserai quelques questions. Non pas qu'on n'ait pas le droit de choisir de n'avoir aucun compte nulle part, mais vu le fêtard qu'il semble être sur les photos de la soirée de Leo, ce serait surprenant.

Je veux voir ce gars. Je veux lui parler. Je connais son nom mais je ne sais pas du tout en quelle classe il est ni où le trouver au lycée. S'il y en a un qui peut m'aider, encore une fois, c'est Leo. Je l'appelle à plusieurs reprises, il ne répond pas.

Au lycée, en croisant des élèves de sa classe, j'apprends vite qu'il se trouve à son entraînement de tennis, comme le reste de l'équipe. Je quitte l'établissement sans demander mon reste et parcours les quelques pâtés de maisons jusqu'au court de tennis couvert.

Leo est bien là, en plein jeu, face à un autre garçon. Je m'arrête à proximité du terrain et les observe. La balle passe d'un côté à l'autre, les échanges se suivent. Les gestes des deux adversaires sont souples, précis, maîtrisés. Leo est rapide sur le terrain, concentré. Je n'avais jamais pris le temps de regarder un match de tennis et pour être honnête, c'est plaisant. Je ne saisis pas grand-chose aux règles, mais j'apprécie le spectacle.

La partie s'arrête. Leo me remarque. Il me sourit franchement et me fait signe de le rejoindre près d'un banc.

— Tu es venue taper dans la balle ?

— Hein ?!

Leo désigne le terrain de tennis et les petites balles jaunes au sol.

— Tu es venue faire une partie ?

Il pose sa raquette, ouvre son sac pour y prendre sa bouteille d'eau. Il avale plusieurs grosses gorgées goulûment.

— Certainement pas. Je déteste courir. Et particulièrement courir sans raison.

— Il y a une raison au tennis.

— Pas suffisamment valable pour moi.

Leo se marre.

— Je pourrais te faire essayer ce sport, peut-être que tu changerais d'avis.

— Peu probable.

— Mais à réfléchir ?

Je hausse les épaules.

— Tu céderas à l'appel du tennis, j'en suis sûr.

Je souris. Leo boit une nouvelle goulée d'eau, puis me demande :

— Qu'est-ce que tu fais là si ce n'est pas pour le tennis ?

— Tu ne répondais pas au téléphone et je voulais avoir des infos sur ce Stan.

— Qu'est-ce que tu veux savoir ?

— Où je peux le trouver.

— Pourquoi faire ?

— À ton avis ! Pour lui parler. Savoir si c'est bien vrai qu'il a quitté ta soirée en compagnie de Juliette et si c'était pour la raccompagner chez elle. Ah, et aussi pour savoir pourquoi il n'a rien dit !

Ma voix est montée d'un cran, traduisant mon agacement.

— Je suis quasiment sûre qu'il n'est pas venu à la battue, je poursuis. Ça peut vouloir dire qu'il s'en fout de sa disparition.

Keep It QuietOù les histoires vivent. Découvrez maintenant