Epilogue - Au revoir Antis

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Depuis le premier jour, je craignais que Juliette soit morte, mais cette éventualité n'était pas acceptable pour moi, mon cerveau ne pouvait pas réellement s'y préparer. Je m'y attendais sans m'y attendre réellement. Le choc a été d'autant plus rude.

Et il y a cette culpabilité qui me ronge et contre laquelle je dois lutter à chaque instant. Si Juliette était partie de chez Leo en même temps que moi... Si j'avais trouvé plus rapidement où elle se trouvait... Si on n'était pas allées à cette soirée... « Avec des si, tu vivrais une autre vie », m'a répondu mon père quand je lui ai fait part de ce que je ressentais.

Je ne passe le seuil de ma porte d'entrée que le matin de l'enterrement. Accompagnée de mon père et de mes sœurs, je me rends au cimetière dans le silence. Quand nous arrivons, il y a déjà foule. Une bonne partie des jeunes du lycée sont là. Du collège, aussi. La disparition de Juliette a secoué toute notre ville et les conditions dans lesquelles elle est morte nous a tous révoltés.

Aujourd'hui, il fait beau. Au dessus de nos têtes, un joli ciel bleu piqueté de nuages blancs. Juliette serait ravie. Elle qui aime le soleil. Le bleu du ciel, quand il n'est pas étincelant d'étoiles. J'ai bien essayé de faire organiser son enterrement la nuit, mais on n'a pas suivi mon idée. Je sais que ça aurait fait plaisir à Ju, et ça l'aurait faite rire, aussi.

Antonin arrive. Il vient me serrer contre lui. Je le remercie, les larmes me montent aux yeux.

— Je n'aurais pas supporté de te perdre aussi, me chuchote-t-il à l'oreille.

Les larmes se mettent à couler sur mes joues. Il les essuie avec ses pouces avant de m'embrasser tendrement sur la joue.

Je promène mon regard sur le monde présent jusqu'à repérer les parents de Juliette. Ambre n'est pas avec eux. Je les rejoins, suivie par ma famille. Dévastée par le chagrin, la mère de Juliette m'enlace sans dire un mot. Nous partageons une immense peine et une monstrueuse douleur. Juste une étreinte et un regard suffisent.

La mère de Juliette glisse sa main dans la mienne. Nous avançons jusqu'au caveau familial.

Pendant toute la cérémonie, nous ne nous lâchons pas la main. Mon père est posté juste derrière moi, ses deux mains réconfortantes reposent sur mes épaules. Mes sœurs se tiennent à ses côtés, collées l'une contre l'autre.

À la fin de la cérémonie, je vois Leo venir vers moi. Je vais à sa rencontre. Il ne me demande pas si ça va. Il ne me regarde pas avec pitié. Non, il me sourit et me dit :

— Si tu as besoin de quoi que ce soit...

— Tu es là, je complète. Merci.

Son sourire s'élargit.

— Et ma proposition tient toujours, tu sais. Pour l'initiation.

Courir après la petite balle jaune ? Finalement, après avoir couru après LeFort, pourquoi pas... Et passer plus de temps avec Leo, pourquoi pas non plus ?

Keep It QuietDonde viven las historias. Descúbrelo ahora