Point de vue de Louis.
Je passe ma main dans mes cheveux et soupire. Les mots s'entremêlent devant mes yeux, et j'ai l'impression de tourner en rond.
- Tout vas bien ? demande Michael en venant s'installer à côté de moi sur le canapé.
- Oui, c'est juste... une chanson qui me prend un peu trop la tête.
- Une nouvelle ? T'as besoin d'un coup de main ?
Je ris en laissant ma tête retomber contre les coussins.
- J'écris seul.
- Parfois échanger sur ces mots qu'on n'arrive pas à sortir ça peut nous débloquer. Elle parle de quoi cette chanson ?
J'inspire profondément et appuie sur la touche de mon clavier pour faire descendre la page Word où j'ai commencé à écrire.
- D'amour, je crois.
- Les meilleures chansons de l'histoire ne parlent-elles pas de ça ?
- Je sais, un vrai cliché, je grimace. Mais celle-ci parle aussi de... de désillusion ? Oui, je crois que c'est le bon mot.
Je sens le regard de mon guitariste sur moi, il il reste silencieux pendant un petit moment, triant ses pensées. Michael pose finalement son bras sur le dossier du canapé, juste derrière mes épaules.
- Histoire de rester dans les clichés... je peux te suggérer d'écrire une chanson sur le fait de tourner la page d'une histoire qui n'a jamais vraiment commencé ?
Je tourne la tête pour rencontrer son regard. Il ne se détourne pas, et je ne le fais pas non plus.
- Honnêtement... je ne sais pas si j'y arriverai, je murmure tout bas. Je ne suis pas... en fait j'ai besoin d'aller au bout des choses, d'avoir des preuves, et la certitude que... Désolé, je ris nerveusement. Oublie, je ne veux pas t'embêter avec ça.
- T'as l'air d'avoir besoin d'en parler, et je suis plutôt doué pour écouter.
- Non, je ris, encore gêné. Pas avec toi en tout cas...
- Pourquoi ? Tu crois que je ne suis pas capable de garder un secret ?
- C'est pas ça le problème.
- C'est quoi alors ?
- Tu sais très bien.
On s'observe pendant de longues secondes. Il a ce petit sourire tendre qui peut charmer n'importe qui... dont moi.
- Mmh, je pense avoir une petite idée, c'est vrai.
Michael se penche sensiblement vers moi, son regard ne quittant pas le mien. Son parfum m'entoure, et je sens les battements de mon cœur s'emballer un peu... juste un peu. Il sent bon, j'aime son odeur.
Je pince très légèrement les lèvres, cherchant une réplique pertinente et pleine d'humour comme je le fais habituellement.
- Je ne peux pas faire ça, je chuchote.
- Pas faire quoi ?
On parle tout bas, comme si à partir d'un certain décibel, notre petite bulle éclaterait.
- Ce ne serait pas juste.
La chaleur de son bras tout près de mes épaules s'insinue dans mon corps alors que son souffle effleure mon visage, encore un peu plus proche.
- Pas juste pour qui ?
- Toi.
Son sourire s'agrandit légèrement, et il se rapproche subtilement de moi, juste assez pour que nos cuisses se touchent. Un frémissement parcourt mon corps, et c'est tout bête parce-que nos peaux ne se touchent même pas. Je sens sa douceur même avec cette couche de vêtements entre nous.
