12: La Robe bleue

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Quand je rentre chez moi, ma mère se prépare quelque chose au bar, je lui demande donc

- Maman ! je t'ai vu au lycée tout à l'heure, tu y faisais quoi ?

- Ho euh, rien, rien d'important...

- Tu ne veux pas me dire ?

Je trouve ça très suspect à vrai dire.

- J'ai été donné des papiers pour Alex. Rien d'important d'inquiète pas.

Je ne réponds pas, je sais bien qu'elle me cache quelque chose avec leurs histoires de papiers... J'ai quelque chose de bien mieux à faire qui m'attend....

Je replonge dans ma lecture...

« tu es une femme dynamique et pleine de vivacité, les heures que j'ai passé à tes côtés sont les meilleures heures, les meilleures nuits que j'ai pu passer de ma belle existence. Tu sais, si on devait me demander l'endroit où je me sens le mieux, je répondrais dans tes bras. »

Wow, c'est magnifique. Je ne sais pas de qui il parle, mais si c'était de ma mère, je suis sure qu'elle n'a pas connaissance de ce livre. À vrai dire à part le maquillage, pas grand-chose ne la fascine elle a dû lire 10 livres à tout cassé dans sa vie. Je ne tiens surement pas mon intelligence d'elle, et si mon père n'est pas mon père. De qui tiens-je donc mon intelligence ? peut-être de l'homme qui a écrit ce livre majestueux.

On me tire de ma lecture quand Alex rentre dans ma chambre comme ça sans prévenir.

- Tu sais pour Chloé, je me disais, peut-être qu'elle ment ?

- Pourquoi elle mentirait lui répondis-je .

- Bah, je les ai vu tout à l'heure à la cafet, tout va bien, ils s'embrassent et tout, peut-être qu'elle t'a dit ça pour attirer ton attention

- Mais oui, et elle s'est cognée toute seule contre un mur ?

- Mais...

- Mais enfin Alex, tu joues à quoi, hier tu voulais exploser la tête de tout le monde, et aujourd'hui tu me sors une historie de complot ?

- Il se trame quelque chose de bizarre.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Dave te fait ça. Il est maintenant rouge de colère et ferme les yeux, puis reprend. Et maintenant Chloé est battue. Ils ont pété un câble ou quoi ?

- Alex. Écoute. Oublie ces histoires et laisse-moi gérer. Ne t'en mêle pas si ça te pèse sur la conscience.

Je me tourne vers la fenêtre, et je sens qu'il a compris mon agacement. Il s'approche de moi et m'attrape le bras.

- Écoute, personne ne fait de mal à ma petite sœur. Je te défendrais quoi qu'il arrive.

Je le regarde et chuchote un remerciement. Il hoche la tête et pars de ma chambre.

Le repas du soir est spécial, un collègue de mon père, enfin, de John sont invité. Il veut lui présenter son fils Brad.

Durant le repas, je remonte dans ma chambre pour un déposer mon téléphone qui n'as plus de batterie. J'y découvre une magnifique robe bleu nuit, avec une fente sur le coté des jambes, des bretelles et un décolleté en cœur.

Elle est magnifique. Pourquoi Brad m'a déposé une robe comme celles-ci ? il n'y a pas d'occasion particulière.

Je redescends, justement, il débarrasse les assiettes d'entrée et les dépose sur l'ilot centrale.

Je m'approche, les yeux pétillants et lui dit :

- Merci, elle est magnifique, j'espère pouvoir la porter très prochainement.

Il me regarde avec des yeux ronds, il ne décroche pas un mot et soudain il fronce les sourcils.

J'ai peut-être parlé trop fort.

Je me sens coupable, je n'ai pas envie de révéler quoi que ce soit aux parents, je n'aurais pas dû le remercier maintenant...

Honteuse, je retourne à table.

- Et donc, toi Emma, dis Christopher, le collègue de mon père. Que compte tu devenir, tu penses pouvoir un jour reprendre l'entreprise, le flambeau de ton père ?

En entendant ces paroles, ma mère s'étouffe avec son verre de vin rouge. Tous les regards sont braqués sur elle. En effet, elle sait que je ne pourrais jamais reprendre l'entreprise étant donné que je ne suis pas sa fille.

Je décide de venir à la rescousse de ma mère.

- Ho, Alex est plus vieux, c'est à lui que reviens l'honneur. Et puis je suis une fille, je ne sais pas si je serais à la hauteur...

Christopher me coupe, et prononces ces mots, ces mots qu'ils n'auraient jamais dû prononcer.

- Si tu arrives à gérer une petite handicapé, tu réussiras à gérer des employés.

Je vois rouge. J'ai un nœud dans la gorge et ma famille fait les yeux ronds, à part mon père qui sourit à pleines dents avec son collègue. Je me lève en fracas et cours aussi vite que possible aux toilettes. A peine arrivé dans cet endroit étroit, je vomis le saumon fumé que j'ai ingurgité.

Je suis à quatre pattes, ces mots tournent dans ma mémoire, dans ma tête et dans mon cœur.

Je pleure désormais. Je déteste vomir, je déteste sentir cette sensation dans ma gorge. Aucune sensation comme celle-ci est aussi éprouvante.

Je remonte dans ma chambre, je ferme la fenêtre qui étrangement était ouverte et m'allonge sur ce lit.

4 heures du matin, je me réveille en sueur, j'ai comme l'impression que quelqu'un m'observe, ça doit être Brad.

Je suis encore ébahi du diner d'hier soir.

Comme un coup de tête, je décide d'aller voir si Brad a dormi à la maison, je me hisse sur mes jambes et sort doucement dans le couloir, quelques portes plus loin, le voici, la porte entrebâillé, allongé torse nu dans son lit, son drap est remonté sur ses hanches, il porte un caleçon et je vois le V de ses muscles dessinés s'enfouir sous le drap.

Il me prend une envie, une envie irrésistible de me blottir contre ses bras, de me glisser dans ses draps, je me retourne pour rebrousser chemin puis je me dis « qu'ai-je à perdre ? j'ai déjà perdu ce qui comptais pour moi.

J'entre dans la chambre, je referme la porte derrière moi pour que personne ne nous voie et doucement, presque sur la pointe des pieds je rejoins son lit. Je me glisse du côté opposé, insère mes jambes sous le drap et m'allonge. Je porte un tee shirt et une culotte. C'est étrange, je ne sais pas ce que je fais mais je le fais.

J'essaie de pas faire de bruit, puis me voilà à l'observer dormir, à regarder son torse se lever à chacune de ses respirations, ses lèvres pulpeuses entrouverte laisse apparaitre comme l'intérieur du paradis. Cet homme est un Dieu. Ses sourcils se froncent, peut-être se sent-il observer ?

Je ferme les yeux, puis je me vois poser ma tête contre son épaule si fort, j'y place une main à coté de mon visage et je ferme les yeux. Comme par reflexe, je retiens ma respiration. Je pense qu'il me sent, même si je retiens ma respiration, maintenant que je suis là, je n'ai plus qu'à assumer. C'est ce dont j'ai envie, donc ...

Je somnole quand je sens une main sur mon épaule, il m'enlace, si tendrement, tout en douceur.

J'ai dans le cœur, comme une boule de feu et d'amour. Ça chauffe et ça ravive mes espoirs. Je me sens bien, même mieux. Je me sens comme au paradis. 

Emma VanHurt 2 ( TERMINÉE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant