13: Le silence

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Il est huit heures du matin, le soleil entre dans la pièce, et le téléphone de Brad sur la table de nuit vibre, curieuse, je jette un œil, c'est un message de Ranya, elle lui dit

« tu me manques beaucoup, on se voit ce soir ? »

Tout un coup je sens que j'ai fait une connerie, la réalité me rattrape, la réalité me rattrape par le colbac, il est collé contre mon corps, comme des cuillères nous sommes emboités et sa main est sur mes hanches, il faut que je parte d'ici. C'est irrespectueux ce que je fais, pour Ranya, et pour lui, il ne se rend pas compte, il dort, et moi je pénètre ici dans sa chambre sans son accord, que dis-je je pénètre même dans son lit, son intimité, il pense peut-être que c'est elle.

Rouge de honte, je m'extirpe de cet endroit, je redescends mon tee shirt et je me dirige vers la porte. J'entrouvre légèrement pour vérifier qu'il n'y a personne dans le couloir et part à toute vitesse vers ma chambre.

Je m'assois deux minutes sur le lit pour reprendre mes esprits. Ce que j'ai fait est inadmissible, et en même temps la nuit que je viens de passer était incroyable. Des souvenirs tactiles, des sensations me reviennent en tête, j'en ai la chair de poule rien qu'en me souvenant de sa main si imposante sur mon ventre, ses caresses le long de mes hanches, son front chaud contre mon épaule. Je ressens encore son souffle contre ma poitrine.

Un sourire jusqu'aux oreilles, je n'ai plus qu'une chose à faire : me préparer, je n'ose pas prendre de douche, j'ai peur d'effacer ses caresses, ses sensations incroyables.

De l'autre sens, j'ai envie d'effacer mon pécher.

Je porte une jupe. Sans explication, je suis de bonne humeur, comme je ne l'ai pas été depuis très longtemps.

Lorsque je descends les escaliers, il est à l'ilot centrale, il se découpe une tranche de brioche, je n'ose pas le regarder.

Mais lui il me remarque

- Tu vas bien Emma ? Enfin tu vas mieux qu'hier ?

- Oui. Beaucoup mieux. Je veux dire, oui, ça va...

Honteuse, je me cache le visage avec un rire nerveux.

- Tu peux me le dire, si tu ne vas pas bien... La remarque était désobligeante. Il n'aurait pas dû te dire ça.

Les paroles de Christopher me reviennent en tête, cette nuit incroyable me l'as fait digérer sans problème.

Je hoche la tête et reprend mon sac pour sortir de cette maison.

Entre la pause de midi à deux, je me dirige vers la cafète, et le bureau du directeur est entre-ouverte, je m'approche sans but particulier quand j'entends une voix que je reconnais très bien.

Je m'approche pour confirmer mes suspens quand je vois ma mère, sortant de son sac Dior une liasse de billet. Il y en a tellement que je pourrais refaire ma garde-robe. Elle donne ça au directeur, pris d'un hoquet frénétique, il entend du bruit et se tourne vers la porte, j'ai une seconde pour me cacher. Je fais confiance en ma mère, je ne dois pas entrer dans cette scène ahurissante, mais il faut absolument que je découvre ce qu'elle fait toutes les semaines au lycée, et maintenant elle paie le dirlo ? mais c'est quoi ce délire ?!?

Je me cache dans le couloir, j'attends qu'elle sorte. Plusieurs longues minutes plus tard elle sort, du haut de ses hauts talons, vêtue d'une robe rose bonbon.

Je l'accoste nonchalamment, je veux en découdre et je suis motivé

- Maman, des papiers tu m'as dit. Ne serait-ce pas plutôt des billets ?!

- Tu as dû te tromper, tu as mal vu, c'est un dossier pour Alex

- Arrête de me prendre pour une imbécile, tout le monde me prend pour une imbécile ici. Ce n'est pas possible !!

- Mais Emma, ça ne te regarde pas, il y a des choses que tu ne sais pas.

- Ha mais oui maman, toi aussi il y a beaucoup de choses dont tu ignores. Ça me concerne, c'est mon directeur. Qu'est-ce que tu achètes exactement ?

- Emma, calme-toi, tu fais trop de bruit tu vas attirer l'attention.

- Calme-toi tu me dis ? dis-moi tout ou je vais le découvrir par moi-même.

Elle 'attrape par le bras et me fais sortit par la sortie la plus proche. Elle arbore son regard de colère mais tout en gardant un sourire figé sur son visage.

- Qu'est- ce que tu achètes bon sang ?! répétais-je colérique

- J'achète le silence. J'achète le silence pour éviter que notre famille vol en éclat. Les choses se savent vite dans cette ville tu sais.

- De quoi tu parles maman, qu'est-ce que tu veux cacher ? tout le monde connait les trois quarts de notre vie. Tu racontes absolument tout à tes abonnées

- Le quart qu'il reste, ce sont des secrets qu'il faut garder .

Je fais la moue , pas sure de tout comprendre, je suis dans le floue.

- Écoute Emma, les gens commencent à savoir que John n'est pas ton père, je ne sais qui l'a dit dans ton lycée, et le directeur me fais du chantage, il est connu dans cette ville, s'il le révèle, notre entreprise, ma communauté va nous huer ; le couple parfait avec les infidélités, ça ne va pas ensemble.

- Il fallait t'en douter avant.

- Ne me blâme pas, je fais ce que je peux.

Elle tourne les talons, me laissant seule, au milieu de cet endroit...

Nous sommes désormais mercredi, nous n'avons toujours pas discuter avec Brad, depuis quelques jours, on se croise, pas de mots, pas d'échanges, nous n'avons pas reparler de la fois honteuse ou je me suis glissée dans son lit.

Ce soir, j'ai invité Chloé à dormir à la maison. On a prévu de commander burger King, et de regarder un film d'amour.

On a beaucoup discuté et le lien commence à se resoudée. Peu à peu, ma capacité à pardonner revient et ma confiance en elle est revenu.

- Tu sais, Tom est mon premier vrai amour.

- Je sais Chloé, je sais, mais je sais aussi autre chose, il t'a fait du mal.

- Ce n'est pas important, c'est pour me prouver son amour, il est jaloux.

- Certains cachent bien leur jeu. Si romantique, Jamais je n'aurais pensé qu'il serait capable de te faire du mal.

- Je vais bien Emma, me dit-elle en haussant la voix.

Je me tais, elle est dans le déni de la situation.

Je lâche l'affaire quand mon téléphone sonne, j'ai reçu une notification, c'est un mail. Un mail avec une date. Étrangement ; c'est la même adresse mail que les coordonnées GPS. Peut-être bien qu'on essaie de me faire passer un message.

Le soir quand Chloé est endormie, ne n'arrive pas à dormir, je décide donc de lire le livre de mon « père ».

Il me reste plus qu'une page, la dernière page est blanche, il n'y a qu'une phrase écrite en italique au milieu qui dit « j'espère pouvoir revoir un jour ce regard qui donne lieu au sentiment de vivre ». Il parle surement de ma mère, il a parlé de ma mère tout le long de ce livre à vrai dire, il a expliqué comment il se sont rencontrer, leurs balades, les mots qu'ils se sont échangés, les promesses aussi. Ma mère m'a décrit cette idylle comme furtive, mais pour lui, c'est vraiment l'amour de sa vie. Par chance, il a une fille de cette femme, pourtant c'est un déchet donc il ne se rend pas compte de la chance qu'il a. 

Emma VanHurt 2 ( TERMINÉE )Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ