• La Bénédiction des Torturées

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Sar Ka Ha s'approcha de la jeune fille, gisant épuisée sur le sol, les yeux clos et la respiration haletante, et sans prévenir, asséna le premier coup au niveau des cuisses, arrachant tout un lambeau du tissu de sa robe.
Aussitôt, Nej sortit de sa transe et poussa un hurlement provenant du plus profond de ses entrailles. Elle voulu porter sa main à ses cuisses par réflexe, ne comprenant pas ce qui venait de se passer mais un deuxième coup l'en empêcha, et frappa à la fois sa cuisse gauche et toute une partie de sa main. Elle hurla encore et se tortilla comme un ver de terre au soleil.
Elle regarda ses doigts, horrifiée, ils étaient en sang, tout comme ses jambes et ce qui restait du bas de sa robe.
Elle croisa alors le regard du seigneur, et tendit sa main sanguinolente vers lui comme pour le supplier d'arrêter, mais son regard lui fit comprendre qu'il n'en serait rien. Il brandit son bras, près à frapper, et Nej cria de toutes ses forces rien qu'à l'idée de la douleur qui l'attendait.

Soudain, alors que le coup n'était pas encore porté, la porte des appartements s'ouvrît brusquement.

-Seigneur!

Ce dernier fit volte face, fumant de fureur:

-Je suis occupé!

L'homme se prosterna:

-Pardonnez-moi Seigneur... mais... des Désertiques ont été aperçu près de la frontière Sud. Vous êtes attendu d'urgence au Conseil.

Les doigts de Sar Ka Ha se serrèrent sur le manche du martinet. Il ne pouvait retarder une telle urgence, mais abandonner son esclave maintenant le frustrait au plus au point.

Il se tourna vers elle, qui pleurait en silence sur le sol en regardant ses jambes, et la frappa de toutes ses forces une dernière fois les cuisses, la faisant une dernière fois hurler a s'en casser la voix. Puis il balança le martinet aux pics ensanglantés à côté d'elle et se tourna vers l'homme.

-Allons-y.

Ils sortirent tous les deux. Sar Ka Ha s'adressa à ses deux gardes avant de disparaître au tournant d'un couloir:

-Qu'elle ne quitte pas cette pièce jusqu'à mon retour.

Les deux gardes observèrent la jeune fille sanglotant sur le sol dans une marre de sang. Le premier, celui qui l'avait portée, s'avança, et l'autre l'imita de manière moins assurée. Ils laissèrent les portes ouvertes pour éviter tout reproche d'avoir été seuls enfermés dans une pièce avec une esclave du harem du seigneur.

-Va prendre une bassine d'eau et des linges, ordonna le premier au second.
-Mais...
-Il ne nous a jamais dit de la laisser gisant dans cet état. Fais ce que je te dis.

Le Harem de Sar Ka HaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant