Le Harem de Sar Ka Ha

• L'Oasis du Seigneur Tã

Le reste du voyage se passa sans nouvelles rencontres problématiques, et comme le lui avait dit Amé, ils arrivèrent à l'Oasis du seigneur Tã le lendemain matin.
Sar Ka Ha s'assura que sa jeune esclave reste au près de lui durant toute la traversé du désert, ne souhaitant pas risquer de la voir mourir bêtement autrement que sous sa propre main.

Les portes s'ouvrirent immédiatement à leur arrivée pour les laissé rentrer, et dans l'immense cour décorée de hauts palmiers et de fontaines, beaucoup de monde les attendait pour les accueillir. Sar Ka Ha descendit de son cheval lorsqu'un homme majestueux habillé de blanc s'avança vers lui les bras grand ouverts:

-Mon ami! Nous vous attendions!
-Heureux de vous revoir mon ami!

Ils se prirent dans les bras l'un de l'autre.

L'homme avait plus d'une cinquantaine d'années, et sa barbe était aussi blanche que ses vêtements.

-Nous avons tant de choses à nous dire! Et malheureusement... à régler.
-C'est pour ça que nous sommes ici. Nous avons rencontré le problème en pleine route pour venir jusqu'à vous.
-Oh par les dieux! Vous vous en êtes tous sortis?
-Oui, mais mon esclave a été blessée.

Il se tourna alors vers Nejanne et la souleva pour la faire descendre de son cheval. Elle boitait.

-La pauvre enfant... Mes servantes vont s'occuper d'elle, la soigner, la laver et l'habiller. La voulez-vous à nos côtés au banquet de ce soir?
-C'est votre table, c'est à vous de décider.
-Alors elle viendra. Qu'on la coiffe et la pare. Je suis certain qu'apprêtée elle pourrait presque sembler jolie.

Des servantes, qui semblaient être déjà prêtes comme attendant le signal, se précipitèrent sur Nej et l'invitèrent à les suivre.
La jeune fille disparue dans le palais de l'oasis, après un dernier regard inquiet vers son maître et Amé.

Comme le seigneur Tã l'avait dit, les servantes s'occupèrent avec minutie de Nejanne.
Décrassée et lavée dans trois bains à des températures différentes, la moindre de ses blessures fut ensuite délicatement soignée et bandée, puis on s'occupa de l'habiller, de la coiffer et de la maquiller. Elle eut le droit de boire de l'eau à sa demande, mais on l'a dit de réserver pour le banquet.

On la laissa ensuite dans une chambre, assise sur un tabouret sans rien faire, et le soir on vint la chercher. On la conduisit jusqu'à une immense salle bruyante où les festivités avaient déjà commencé. Des dizaines de personnes étaient assises en tailleur sur des coussins au sol, attablés à de longues tables posées en cercle. Et au centre, dansaient des femmes à la poitrine nue, excellaient des cracheurs de feux et des acrobates et rugissaient des animaux sauvages guidés par leurs dresseurs.

Elle avança d'un pas hésitant, ne sachant ni quoi faire ni où aller. Et finalement elle vit, à la table la plus somptueuse et imposante, Le Seigneur Tã et Sar Ka Ha.