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astrid.

les vagues ne cessaient leur va-et-vient,
caressant la plage de mille baisers.

elles venaient couvrir le sable
de leur douceur,
l'écume scellant leur union
aux yeux de tous,
mais la seconde d'après,
elles se retiraient sans un bruit,
laissant le sable nu
avec comme seul souvenir
de cette étreinte
un goût de sel triste.

un jeu pervers
et vicieux
qui se répétait
à l'infini.

un peu comme toi
quand tu t'étais levée
pour aller tremper tes pieds
dans l'eau salée,
me laissant seule sur le sable,
mon cœur agonisant à l'idée
que tu ne me reviennes pas.

alors je restais là,
assise à t'attendre,
l'objectif de mon caméscope
vissé sur ta silhouette
éclairée par les rayons de lune.

alors que j'avais parfois du mal
à soutenir ton regard,
ma caméra, elle,
se permettait de te découvrir
comme je ne l'oserai jamais.

mille et une questions
embrumaient mon esprit.

comment oserais-je un jour
te dire ce que je ressens ?

la tempête qui me vrillait de l'intérieur
valait-elle vraiment de risquer
notre précieuse amitié ?

une partie de moi
était prête à t'aimer en secret
jusqu'à la fin,
plutôt que de risquer
ce que j'avais de plus précieux.

toi.

mais lorsque je te vis
revenir vers moi en courant,
le souffle saccadé
et le plus beau des sourires aux lèvres,
j'entendis mon coeur se fissurer
dans ma poitrine

à la vision angélique
de ce qu'il ne pourra jamais avoir.

the art of falling.Donde viven las historias. Descúbrelo ahora